RMC
People et Culture

Le centre Pompidou ferme pour 5 ans: l'idée de base de l'architecte du musée était une blague

placeholder video
Le centre Georges Pompidou ferme ce lundi pour 5 ans. Pour des travaux de rénovation et de désamiantage. Voici comment l’architecte de ce musée historique, l’Italien Renzo Piano, a imaginé le musée parisien.

Beaubourg ferme ce lundi pour cinq ans pour des travaux de rénovation et de désamiantage. Derrière ce musée parisien, se cache l’architecte du centre Georges Pompidou, l’Italien Renzo Piano.

Aujourd’hui, il est considéré comme un grand architecte, respecté dans le monde entier. Il a 88 ans, et depuis 2013, il est même Sénateur à vie de la République italienne. Ses œuvres sont saluées partout, et il est connu pour être l’architecte des musées. Il en a construit d’Amsterdam à San Francisco, en passant par Turin et Chicago, et j’en passe beaucoup. Mais tout est parti de Beaubourg.

"C'était une réponse de gamins qui voulaient faire un pied de nez"

Ça remonte aux années 70, il était tout jeune à l’époque. Tout jeune et totalement inconnu. Au début de son mandat, le président Georges Pompidou se dit que Paris doit reconquérir sa place au sein des avant-gardes culturelles internationales. Il veut un musée d’art contemporain en plein cœur de la capitale. Alors il lance un concours d’architecture en 1971. L’équipe reçoit 671 candidatures. Dont celles de deux trentenaires un peu perchés: Richard Rogers et Renzo Piano. L’Italien fait surtout ça pour s’amuser au départ.

“Notre réponse était presque une réponse de gamins qui adressaient presque un pied de nez à leur examinateur”, racontait Renzo Piano.

Mais c’est souvent quand on s’y attend le moins que les choses arrivent. Et les deux gamins gagnent le concours. Ils vont pouvoir réaliser leur projet fou d’un gigantesque vaisseau avec tuyaux apparents en plein centre de la capitale.

Le portrait du jour : Renzo Piano - 22/09
Le portrait du jour : Renzo Piano - 22/09
3:43

De nombreuses critiques, mais...

Renzo Piano a essuyé de nombreuses critiques. Mais heureusement qu’il avait suffisamment de recul pour ne pas s’offusquer. Parce que dès le début des travaux, la polémique était là. Il y a même eu un procès. Et les insultes fusaient. Raffinerie de pétrole, hangar, tas de ferraille… voilà comment on qualifiait le Beaubourg en construction. À l’inauguration du bâtiment en 1977, on ne peut pas dire que l’enthousiasme dominait. Les grands tuyaux colorés visibles de l'extérieur avaient quelque peu choqué le public des 70's.

Mais les Parisiens et les touristes se sont habitués, ils se sont mis à aimer Beaubourg et ses tuyaux. Renzo Piano, lui, en a fait sa marque de fabrique. Chacun de ses édifices se présente comme un mécano géant dont on voit le mode de construction.

Et il a reçu le plus prestigieux prix d’architecture. Le prix Pitzker, qu’on surnomme le Nobel d’architecture. Renzo Piano l’a reçu en 1998 pour l’ensemble de son œuvre. Mais il travaille toujours aujourd’hui, entre Paris et Gênes, sa ville de naissance.

Le tribunal de Paris juge, du 15 septembre au 7 octobre 2025, 12 des membres d'Ultime liberté. (Photo d'illustration)
Le tribunal de Paris juge, du 15 septembre au 7 octobre 2025, 12 des membres d'Ultime liberté. (Photo d'illustration) © CARINE SCHMITT / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Dans la capitale française, il a dessiné la nouvelle cité judiciaire, qui abrite le tribunal de grande instance dans le 17e arrondissement. À Gênes, c’est lui qui a fait le Viaduc Gênes-Saint-George, l’ouvrage autoroutier qui remplace le pont Morandi qui s’était effondré en 2018. Renzo Piano a plus que gagné ses lettres de noblesse. Il a même un astéroïde à son nom.

Virginie Phulpin