Les Français font de moins en moins confiance aux médias

Le journal La Croix a publié le 32 ème baromètre sur la confiance des Français dans les médias. Le mot confiance est de moins en moins approprié.

En plein mouvement des "gilets jaunes", la confiance des Français envers les médias a atteint son plus bas niveau depuis le lancement du baromètre annuel de Kantar pour la Croix en 1987. 

Les informations sur Internet sont les plus méfiées

La radio reste le média auquel les Français font le plus confiance (50%) mais en baisse de 6 points sur un an. La chute la plus importante est pour la télévision (-10%) avec un taux de confiance à 38%. La presse écrite recule aussi fortement à 44% (-8 points), tandis que la confiance des Français dans les informations présentes sur Internet reste à un niveau très bas (25%).

Cette étude révèle également que près de trois-quarts des sondés jugent les journalistes dépendants du pouvoir politique et proches du milieu de l'argent. Des critiques finalement qui entrent en corrélation avec celles des "gilets jaunes". Justement, un tiers des Français interrogés se déclarent satisfaits de la couverture médiatique du mouvement de contestation, alors qu'une moitié la juge mauvaise. Les sondés reprochent aux médias d'avoir "dramatisé les événements" (67%), trop laissé s'exprimer un point de vue extrême (52%) et ne pas avoir permis de "bien comprendre" (54%).

Paradoxalement, l'actualité intéresse de plus en plus

En revanche, si la méfiance pour les informations grandit, les français y conservent un certain intérêt. L'intérêt porté à l'actualité, qui avait chuté depuis les attentats de 2015, remonte dans ce nouveau baromètre. Plus des deux-tiers (67%) des personnes interrogées déclarent "suivre les nouvelles avec grand intérêt". 

Finalement, le baromètre de Kantar révèle une double fracture, générationnelle et sociale liée à l'actualité : moins de la moitié des 15-24 ans s'y intéresse (49%) ainsi que les moins diplômés (51%).

Etude réalisée par Kantar Sofres pour La Croix entre le 3 et le 7 janvier 2019, avec des entretiens en face-à-face sur un échantillon national de 1.000 personnes, représentatif de l'ensemble de la population âgée de 18 ans et plus.

Julien Vattaire avec AFP