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Gilets jaunes et journalistes: Penser que les journalistes font partie de l'élite, c'est un fantasme!

Ce mardi dans M comme Maïtena, Stéphane Vernay, rédacteur en chef délégué de Ouest France, et Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV tentaient d'expliquer la violence dont certains "gilets jaunes" ont fait preuve envers les journalistes.

Agressions, insultes… Beaucoup de journalistes de différentes rédactions ont été pris à partie alors qu'ils couvraient les manifestations des "gilets jaunes". Stéphane Vernay, rédacteur en chef délégué de Ouest France, et Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV, invités de M comme Maïtena, ont tenté d'expliquer la raison de cette défiance.

> Céline Pigalle, directrice de la rédaction de BFMTV

"Comme les gens sont très en colère et que les journalistes sont assimilés à un pouvoir, une institution, c'est à eux qu'on renvoie cette violence. Peut-être que si d'autres responsables allaient plus à leurs devants, nous prendrions moins de cette colère. Tous ceux qui sont allés sur le terrain avec les 'gilets jaunes' ont subi la même chose. Il y a cette idée qu'il y a le haut et le bas, ce qui est très problématique, c'est de penser que les journalistes font partie du haut, alors qu'ils sont des intermédiaires qui permettent à tous de se parler. Force est de constater que ce n'est pas ressenti comme ça. Une part nous appartient, mais il y a aussi le fait que cette société est plus crispée que jamais avec l'exacerbation de certains discours de rejet, de critiques de violence".

> Stéphane Vernay, rédacteur en chef délégué de Ouest France et directeur de la rédaction parisienne

"Chacun est libre de se faire son opinion en fonction des infos qu'on leur donne. Le problème, c'est que beaucoup de nos interlocuteurs sont persuadés que les médias en général et que tous les journalistes roulent pour le pouvoir, font partie de l'élite. C'est un fantasme, c'est une construction qui ne correspond pas à la réalité et qui est basé sur une perception déformée des choses. Ce n'est pas parce que vous avez 5 ou 6 animateurs vedettes, que tous les journalistes sont de la jet-set. Il y a plus de 35.000 journalistes dans ce pays et beaucoup vivent en précarité".
P.B.