Macron veut remplacer des vitraux de Notre-Dame et fait polémique: "L'Etat se permet n'importe quoi”

Une véritable levée de boucliers. Emmanuel Macron veut laisser sa "marque du 21e siècle" dans l'histoire de Notre-Dame de Paris en remplaçant des vitraux de Viollet-le-Duc par de nouveaux plus modernes de la peintre Claire Tabouret. Au grand dam de Stéphane Bern pourtant très proche du couple Macron: "Ce que le Président veut, Dieu le veut, j’ai l’impression", tacle-t-il dans les colonnes de Ouest France, estimant que des vitraux n'ont pas à être remplacés alors qu'ils ont été sauvés de l'incendie et restaurés.
Et une pétition en ligne à déjà recueilli plus de 200.000 signatures contre le projet du président de la République. À l'origine de cette pétition, Didier Rykner, directeur de la rédaction du site internet La Tribune de l'art et extrêmement remonté contre le projet du chef de l'Etat: "Pour l'instant, ces vitraux sont toujours en place. Ils ont été restaurés avec l'argent des donateurs", précise-t-il ce mardi sur RMC et RMC Story.
"Ce projet est illégal"
Mais Emmanuel Macron et l'Elysée, à la demande du diocèse selon eux, veulent les modifier: "Le diocèse voulait depuis longtemps même avant l'incendie, faire un geste contemporain. Mais dire que c'est à la demande du diocèse, c'est une hypocrisie totale. C'est Emmanuel Macron qui a demandé à l'archevêque de lui demander de changer ces vitraux", assure Didier Rykner très remonté.
"Le vrai responsable c'est Emmanuel Macron, qui impose au ministère de la Culture de faire ce changement. Et ce projet est illégal selon le code du patrimoine et a en plus été refusé par la commission nationale du patrimoine et de l'architecture", précise Didier Rykner.
De son côté, la ministre de la Culture Rachida Dati dénonce "une querelle d'un autre âge": "L'effort admirable et collectif qui a permis la renaissance de Notre Dame ne devrait pas être entaché par des querelles d'un autre âge entre des 'anciens' et des 'modernes'", assure-t-elle sur X.
"Au ministère de la Culture, beaucoup ont signé la pétition"
"Mais qui a lancé cette querelle? Ce n'est pas nous mais eux", répond Didier Rykner qui ne veut pas accabler Rachida Dati mais estime que sur ce point "elle a complètement tort".
"Tout ce que veut enlever le président de la République est classé monument historique. Si un particulier veut changer quelque chose sur son monument historique, il ne peut pas le faire. Et l'Etat se permet n'importe quoi", tacle Didier Rykner.
Et à part Rachida Dati et l'archevêque donc, Emmanuel Macron semble bien seul: "Il sont quelques-uns à être pour, notamment Camille Pascal (écrivain qui siège au Conseil d'Etat, ndlr). Mais au ministère de la Culture, beaucoup ont signé la pétition, ils sont nombreux à être opposés mais pour l'instant ils sont obligés d'être au garde à vous", assure Dider Rykner.
Pour l'instant, le souhait du président de la République ne fait l'objet d'aucune décision qui pourrait être attaquée devant la justice mais "pas avant 6 mois".