Une "blague" de Michel Sardou sur le consentement fait fuir une partie du public de son concert

Michel Sardou - AFP
Samedi soir, à La Défense Arena, Michel Sardou "s'est moqué du consentement" raconte Olivier Truchot sur le plateau des Grandes Gueules sur RMC, lundi. Le chanteur français tenait sûrement l'un des derniers concerts de sa carrière, marqué par une blague qui n'a pas plus à tout le public.
"Au moment où il a commencé 'Je vais t'aimer', Michel Sardou a dit 'voilà une chanson qu'aujourd'hui je ne pourrais plus écrire, que je ne pourrais plus interpréter par les temps qui courent'", raconte Alain Marschall dans l'émission.
Des spectatrices quittent la salle
Effectivement, avant d'interpréter sa chanson Michel Sardou déclare sur la scène: "Un jeune homme qui pose sa main sans son consentement sur la main d’une femme, c’est garde à vue direct. S’il a l’audace de vouloir poser sa main ailleurs, là, c’est Fleury-Mérogis (une célèbre prison de l'Essonne, ndlr)!"
Selon Olivier Truchot, "ça a fait rire la salle, mais pas tout le monde". "Derrière nous, il y avait deux jeunes filles de 17 ou 18 ans, avec leurs parents, qui se sont levées et qui ont dit 'je ne reste pas dans ce concert de fachos' et elles se sont barrées". Sur scène, le chanteur en a également profité pour mettre "un petit tacle à Sandrine Rousseau", député écologiste.
La pause "humoristique" de Michel Sardou n'a pas plu à toute l'assemblée, une partie du public apparaissant gênée.
"Fracture générationnelle"
Après le concert, Olivier Truchot et Alain Marschall sont revenus sur cet événement avec Michel Sardou lui-même. "Lui-même en convient, c'est une vanne un peu d'un autre temps et il a conclu en nous disant: 'en même temps, tout le monde sait que je ne suis pas de gauche'", témoigne Olivier Truchot.
"Ça vous montre à quel point la fracture générationnelle est forte. Moi une blague sur la culture du viol, ça ne m'amuse pas en fait", se désole Flora Ghebali, essayiste et chroniqueuse dans Les Grandes Gueules.
"Il ne veut pas être un peu subtil, un peu au-dessus de ça? Non, on arrive avec ses gros sabots et c'est bien, on fait rire les boomers", poursuit la chroniqueuse, qui s'inquiète "qu'on n'arrive plus à se parler dans ce pays".
Michel Sardou, 77 ans, est en pleine tournée d'adieu. Après Paris, il doit encore se produire sur scène à Clermont-Ferrand et Brest avant, assure-t-il, prendre sa retraite pour de bon cette fois après un premier faux départ en mai 2018.