Accident de Pierre Palmade: ce que change le rapport d’expertise sur le bébé

Nouveau rebondissement dans l’affaire Pierre Palmade. Les experts ont rendu leur rapport sur l’accident du 10 février dernier. Et leurs conclusions pourraient tout changer pour l’humoriste. Une expertise médicale a été révélée ce jeudi par Le Parisien, elle a été versée début août au dossier d’instruction. Un collège de trois experts, avec un médecin légiste, un pédiatre et un spécialiste de la néonatalité ont analysé dans le détail les données médicales.
Parmi les trois blessés graves dans cet accident, une jeune femme de 27 ans a perdu son enfant. Elle était à 6 mois de grossesse. Un accouchement d’urgence avait dû être pratiqué après l’accident. L’enjeu de l’expertise, c’était de savoir si ce bébé, ce fœtus, a respiré, et donc savoir s’il a juridiquement été vivant, même quelques instants.
Selon les experts, ce bébé était viable, il aurait pu vivre, même après seulement 6 mois de grossesse. Mais il ne respirait déjà plus au moment de l’accouchement. Les médecins se sont basés notamment sur le rythme cardiaque observé “dans les dernières minutes de grossesse”. Un rythme insuffisant pour estimer que cet enfant a été vivant.
Ça ne tient qu’à un fil, mais juridiquement, ça peut tout changer. Parce que si la mort est intervenue avant la naissance, in utero, huit minutes avant l'accouchement comme le disent les experts, alors juridiquement il ne s’agit plus d’un homicide. Le fœtus n’est pas considéré comme un être vivant.
Conséquence directe: cela pourrait faire tomber la qualification actuelle des poursuites contre Pierre Palmade, qui est mis en examen pour “homicide involontaire”. Donc c’est crucial pour la suite. La juge d’instruction peut, sur la base de ce rapport, requalifier les faits, et poursuivre Pierre Palmade pour “blessures involontaires”. Ça veut dire aussi que la peine encourue par l’humoriste serait inférieure: de cinq à sept ans de prison au maximum, contre dix pour un homicide.
Pierre Palmade, seul responsable de l’accident
Un autre expert s’est aussi penché sur les causes de l’accident. Et là, les éléments sont lourds contre Pierre Palmade. C’est un expert en accidentologie, cette fois, qui a épluché les données techniques. Et selon Le Parisien, qui a pu accéder à son rapport, il n’a trouvé aucun élément qui pourrait dédouaner d’une façon ou d’une autre Pierre Palmade. Pas de défaillance mécanique, par exemple.
L’accident n’est pas non plus dû à la vitesse. La 3008 que conduisait l’humoriste roulait à 87 km/h (au lieu de 80). La cause, c’est vraiment l’écart de trajectoire. Pierre Palmade s’est d’abord déporté vers la droite et puis pour redresser, il a donné un coup de volant à gauche. Voilà comment il s’est retrouvé à contresens sur la voie de gauche. La Mégane qui arrivait en face roulait à 50 km/h. Le choc frontal a été extrêmement violent.
L’expert ne donne en revanche aucune réponse sur l’élément déclencheur de cette embardée. Mais on sait que Pierre Palmade a reconnu avoir consommé de la cocaïne et des drogues de synthèse. Des produits dont les effets psychotropes peuvent être “délétères sur la conduite”, écrit l’expert, qui cite par exemple “l’illusion d’absence de fatigue”, la “surestimation de ses capacités”, ou encore “une sensibilité accrue à la lumière des phares”.
Aujourd’hui, Pierre Palmade est toujours sous contrôle judiciaire. Un contrôle qui a été allégé début juin. Il n'a plus de bracelet électronique, il est libre de ses mouvements, mais avec des règles strictes: interdiction de quitter la région Nouvelle-Aquitaine, interdiction de conduire ou d’entrer en contact avec les témoins ou victimes de l’accident. Il a aussi l’obligation de poursuivre des soins contre ses addictions aux stupéfiants.
Début juillet, on avait appris qu’il était de retour à l'hôpital de Bordeaux, et qu’il avait réintégré le service d’addictologie, à sa demande.