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"Les clients avaient peur...": une boulangerie de Toulouse obligée de fermer à cause du trafic de drogue

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La boulangerie La Panetière à Toulouse a fermé ses portes après près de 40 d'existence à cause du trafic de drogue installé sur son parking. Le propriétaire, Bernard Moly, raconte sur RMC avoir tout tenté pour endiguer ce phénomène. Il ferme à contre-cœur lui qui rêvait de léguer sa boulangerie à son petit-fils.

C’est un cri du cœur que pousse Bernard Moly. Ce gérant d’une boulangerie à Toulouse a été obligé de fermer son établissement, La Panetière, ouverte depuis 38 ans. La raison, la présence de dealers sur son parking depuis déjà plusieurs années.

Invité sur RMC ce jeudi matin, le propriétaire de la boulangerie raconte comment tout a débuté il y a trois ans. "On avait pas mal de tables et de chaises fixées au sol devant le magasin et ils venaient s'asseoir dessus. On a déposé plainte à la gendarmerie, on a écrit au maire à la préfecture, partout. Il y a quelqu’un de la police qui est venu et qui nous a dit que la meilleure des choses à faire, c’était d’enlever le mobilier. On a tout enlevé et bilan de l’opération: ça n’a rien changé", souffle-t-il.

L'invité du Morning : Bernard Moly - 11/09
L'invité du Morning : Bernard Moly - 11/09
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Pourtant, il ne baisse pas les bras. “Au bout de quelques mois, on a engagé des vigiles devant la boulangerie pour que les voitures de dealer ne viennent pas ici. Et finalement, les vigiles, c’étaient eux-mêmes les gens de la drogue alors on a arrêté”, explique-t-il.

"Les clients nous disent ‘on ne vient plus parce qu’on a peur’."

Il décide alors de tenter de limiter l’accès au parking de sa boulangerie. "J’ai fait clôturer tout le tour de mon parking, j’ai fait mettre une barrière automatique pour ne pas qu’ils puissent entrer. Uniquement, pour ça, j’en ai eu pour plus de 100.000 euros. Et qu’est-ce qu’ils ont fait, et bien ils m’ont forcé les barrières”, déplore-t-il.

Petit à petit, les clients ont déserté la boulangerie. Même les employés ont peur de venir travailler. La femme de Bernard Moly a même été agressée par les individus, assure-t-il.

“Les clients nous disent ‘on ne vient plus parce qu’on a peur’. On avait une vraie clientèle autour de la boulangerie et aujourd’hui on n’a plus personne, seulement quelques jeunes par-ci par-là. Mais les personnes d’un certain âge, il n’y a personne”, confie-t-il.

Cette fermeture, c’est un crève-cœur pour Bernard Moly qui comptait transmettre sa boulangerie à son petit-fils. Un cas qui n’est pas isolé à Toulouse. Un restaurant McDonald's situé en plein centre-ville a également été contraint de fermer il y a deux ans, là aussi à cause du trafic de drogue.

Guillaume Descours Journaliste RMC