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"Ça va être difficile": la douleur reste immense à Arras après l'assassinat de Dominique Bernard

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Trois semaines après l'assassinat du professeur Dominique Bernard, le retour en classe s'annonce difficile ce lundi au lycée Gambetta, à Arras, pour les enseignants et les élèves.

Le lycée Gambetta, à Arras, se remet petit à petit de l'assassinat du professeur Dominique Bernard, le 13 octobre dernier. Ce lundi, élèves et enseignants sont de retour dans l'établissement et doivent reprendre le chemin de l'école, non sans mal.

Dans son cartable, bien rangé entre ses livres, Georges a glissé un arrêt de travail. "Je vais peut-être finir par le signer", souffle le professeur de lettres. Ce lundi matin, il affronte sa première rentrée sans son collègue à ses côtés.

"Traverser le parvis va m'être difficile. À chaque fois que je passe, j'ai une pensée pour lui. Ça revient par crise en fait, des crises d'angoisse, de tristesse", confie-t-il.

Au lycée Gambetta, la douleur de ses collègues demeure immense, encore traumatisés par le drame. À tel point que son amie Paule Orsoni ne parvient pas à trouver le sommeil: "Quelquefois, j'entends son nom, je n'en reviens pas. C'est le contrecoup qui est très, très violent".

Sa veuve chez des amis

Ces derniers jours, cette professeure retraitée s'est isolée dans sa maison en Corse pour tenter de penser à autre chose. Tout comme la veuve de Dominique Bernard, dont elle a eu des nouvelles par téléphone.

"Elle est allée chez des amis pour qu'elle puisse se reposer, en dehors de sa maison. On a besoin de se ressourcer, de remettre le coeur et le cerveau en place", précise-t-elle.

Lorsqu'elle aura rassemblé ses forces, l'ancienne professeure de philosophie promet de revenir à Arras, pour fleurir la tombe de son ami.

Parmi les blessés du drame, Jacques Davoli, le chef des équipes d'entretien du lycée, qui s'était fait poignardé dans le thorax à plusieurs reprises, n'est plus en réanimation mais il n'est toujours pas en état de reprendre le travail.

Même chose, pour David Veraghe, professeur d'EPS, lui s'était pris des coups de couteau au visage notamment. Il est, depuis, revenu au lycée pour échanger avec ses élèves et le proviseur.

"Mais il a toujours le bras en écharpe donc ca m'étonnerait qu'il reprenne les cours" a confié à RMC un de ses collègues.

Christian Berroyer, agent d'entretien, est donc le seul ce lundi à faire sa rentrée normalement parmi les 3 blessés.

Les élèves toujours traumatisés

Du côté des élèves, les vacances leur ont permis de s'éloigner du lieu du drame, et de penser à autre chose. "Mais c'est toujours très dur de revenir et de ne pas voir Monsieur Bernard sur le parvis du lycée" ont-ils temoigné.

Une des anciennes élèves du professeur décédé se dit toujours sous le choc : "je réalise à peine que je ne le verrai plus jamais". Ce lundi, l'adolescente a déjà prévu de prendre rendez-vous avec l'un des deux psychologues qui sont toujours présents dans l'établissement, pour accompagner tous ceux qui en font la demande.

Julie Brault