Chahinez brûlée vive à Mérignac: "On éteignait d’un côté, ça repartait de l’autre", témoigne Gérard qui a tenté de porter secours à la victime
Dans sa rue, juste sous ses fenêtres, deux coups de feux résonnent suivis par des cris aigus de femmes. Gérard, sort de chez lui et ouvre son portail: "J’ai vu une femme allongée sur le trottoir et le gars qui lui déversait le bidon". Cette femme, c'est Chahinez, touchée par balle par son mari avant d'être brûlée vive, mardi à Mérignac. Gérard crie, tente de le stopper, mais rien n’arrête cet homme au regard vide d’émotion, explique-t-il:
"Il n’y avait rien sur son visage, il n’y avait pas de colère, il n’y avait rien le gars était neutre, il faisait son truc il était dans son monde. Il s’est blessé et il a allumé avec son briquet, je suis arrivé vers lui et il m’a braqué avec son pistolet. La femme hurlait à côté parce qu’il y avait des flammes d’un mètre".
"Elle n’est pas morte tout de suite, elle implorait du regard, ses lèvres essayaient de dire quelque chose"
L’homme recharge son fusil de deux cartouches, regarde une dernière fois Gérard et repart à pied laissant sa femme derrière lui: "J’ai foncé tout de suite dans le garage pour chercher des couvertures". Mais la quantité importante d’essence rend les flammes immaitrisables: "On éteignait d’un côté, ça repartait aussi sec de l’autre. Cette dame n’est pas morte tout de suite, elle implorait du regard, ses lèvres essayaient de dire quelque chose et on est là comme un idiot".
Le meurtrier présumé est ensuite interpellé. L'homme devait être déféré hier devant un juge d'instruction. Il doit être mis en examen pour "homicide volontaire par conjoint", "destruction volontaire par incendie" et "violences sans ITT avec armes en récidive légale", pour avoir menacé Gérard avec son arme.
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