Dissolution des Soulèvements de la Terre: ce qu'il faut retenir de l'audience devant le Conseil d'Etat

Le Conseil d'Etat rendra d'ici la fin de la semaine sa décision sur l'éventuelle suspension du décret de dissolution des “Soulèvements de la Terre”. La plus haute circonscription juridique française a été saisie fin juillet selon une procédure d'urgence de référé-suspension par le mouvement écologiste qui conteste le décret de dissolution pris le 21 juin par le gouvernement.
Le ministère de l'Intérieur reproche au collectif d'"appeler" à des violences" et d'y "participer" depuis la manifestation de Sainte-Soline, en mars, marquée par de violents affrontements entre les forces de l'ordre et les opposants aux bassines dans les Deux-Sèvres.
“Il y a péril !”, s'inquiètent d'abord les avocats des Soulèvements de la Terre et d'autres associations représentées. Des dizaines de milliers de militants pourraient être arrêtés pour reconstitution d'une ligue dissoute.
“La dissolution, c'est une mesure ultime”, embraye le président. “Avant de prendre cette décision, avez-vous conduit des poursuites ?”, questionnent-ils.
Différence de traitement avec les syndicats
La représentante du ministère hésite, cherche dans ses notes.
“Je n’ai pas la liste, mais des plaintes ont été déposées... De toute façon, la police administrative, c’est préventif ! Les ‘Soulèvements de la Terre’ provoquent des soulèvements violents”, balaie-t-elle.
Des échanges tendus, quelques rires agacés. Les avocats du mouvement évoquent les violences lors de manifestations contre la réforme des retraites. "Est-ce qu'on accuse les syndicats, est-ce qu'on dissout la CGT?"
Le ministère répète ses arguments. Aux associations qui font valoir l'urgence climatique, il répond que la légitimité du débat environnemental ne peut pas justifier des dégradations.