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"On ne dissout pas l’urgence climatique": les militants des Soulèvements de la Terre n'abdiquent pas

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Plusieurs centaines de personnes se sont rassemblées mercredi soir dans différentes villes pour protester contre la dissolution du mouvement des Soulèvements de la Terre. Le collectif avait été, plus tôt dans la journée, dissous par le gouvernement.

Des centaines de personnes se sont réunies un peu partout en France mercredi soir en soutien au collectif des Soulèvements de la Terre. Le gouvernement a dissout mercredi ce mouvement écologiste qui fédérait notamment de nombreuses associations et partis luttant contre le dérèglement climatique, notamment contre les méga-bassines de Saint-Soline dans les Deux-Sèvres. Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, reproche au collectif d'"appeler" et de "participer" à des violences.

Les Soulèvements de la Terre ont fait immédiatement savoir qu'ils déposeront un recours ces prochains jours devant le Conseil d'Etat pour casser la dissolution, et qu'ils maintiendront leurs prochaines mobilisations.

Les actions coup-de-poing de cet été sont donc maintenues. Le grand convoi du 18 août, également. Il doit partir des méga-bassines de Sainte-Soline et aller jusqu’à Paris. Sainte-Soline qui avait été le théâtre de violents affrontements. Et les militants, ces retraités, agriculteurs, scientifiques, étudiants se disent prêts à y participer malgré la dissolution.

“On ne dissout pas l’urgence climatique. Je suis prête à prendre plus de risques parce qu’on ne nous laisse pas le choix”, indique Fleure, membre du collectif. “J’ai 66 ans et c’est la première fois que je viens à un rassemblement comme celui-là et ça donne envie de les soutenir davantage”, assure Daniel, un sympathisant.

Un recours déposé?

Plus de 120.000 personnes ont déjà rejoint le mouvement et s'exposent désormais à 3 ans de prison et 45.000 euros d'amende s'ils se mobilisent. Mais l'un des porte-parole, Basile Dutertre, s'attend tout de même à un afflux massif impossible à disperser. “Plus nous serons nombreux, et nombreuses à agir dans le prolongement des Soulèvements de la Terre, plus nous serons collectivement inarrêtables”, appuie-t-il.

Des figures soutiennent le mouvement. Greta Thunberg, présente à Paris, a affirmé son soutien mercredi soir. C’est également le cas du réalisateur Cyril Dion. Il ne veut pas se laisser intimider.

“La désobéissance civile fait partie des outils, des instruments pour combattre des grandes oppressions quand le gouvernement ou des grandes entreprises agissent contre l’intérêt général”, assure-t-il.

Les avocats du mouvement disposent de deux mois pour déposer un recours contre cette dissolution jugée illégale et disproportionnée.

Nicolas Traino avec Guillaume Descours