Attentat d'Arras: la mère de l'assaillant, qui avait porté plainte contre lui, demande le statut de partie civile

La mère de l'assaillant d'Arras (Pas-de-Calais) avait été entendue début janvier à Paris comme témoin par une juge d'instruction dans l'information judiciaire visant deux de ses fils.
Après l'attentat, qui a coûté la vie le 13 octobre au professeur de français Dominique Bernard, poignardé devant son collège-lycée par Mohammed Mogouchkov, la mère de ce dernier avait demandé à se constituer partie civile. D’après nos informations, la maman du terroriste est à nouveau entendue ce mercredi.
Elle avait déposé deux plaintes contre son fils, classées sans suite
Elle redemande le statut de partie civile, car elle se considère, elle aussi, comme une victime de Mohammed Mogouchkov. Un statut qui lui a déjà été refusé en novembre dernier: pour le juge, elle n'a subi aucun préjudice direct et personnel. Mais, selon son avocat, elle a souffert et continue de souffrir de la radicalisation et des actes de son fils.
Placée en garde à vue pendant trois jours après l'attentat, elle a découvert, en rentrant chez elle, son appartement interdit d'accès sur ordre de la mairie d'Arras. Elle a aussi perdu la garde de sa plus jeune fille, placée à l'aide sociale à l'enfance. Elle vit avec sa fille aînée, Muslima, et se bat pour récupérer la garde de sa fille cadette. La mère fait l'objet d'une obligation de quitter le territoire français et pourrait être expulser d'un instant à l'autre.
D'après nos informations, elle avait également déjà dénoncé les violences de son fils qu'elle subissait dans le huis clos familial. En septembre 2022 et en février 2023, soit huit mois seulement avant l'attentat d'Arras, sa mère avait porté plainte contre lui pour violences. Entendu par les enquêteurs, Mohammed Mogouchkov était ressorti libre. Et les deux plaintes avaient été classées sans suite par le parquet.