RMC
Faits divers

Enfant de 5 ans blessé par balle à la tête: "On a essayé de le garder en vie", témoigne un voisin

placeholder video
Un petit garçon de 5 ans a été touché à la tête par des tirs, samedi soir, près de Rennes. L'enfant était dans une voiture avec son père, qui conduisait. Ce dernier, connu de la police pour trafic de drogue, assure avoir été poursuivi par un véhicule et ensuite ciblé par des tirs.

Un enfant de 5 ans est toujours entre la vie et la mort après avoir été touché par des tirs à la tête samedi soir, près de Rennes (Ille-et-Vilaine). Il circulait à bord d'une voiture conduite par son père au moment des faits. Ce dernier explique avoir été "poursuivi par un véhicule et avoir fait demi-tour à hauteur de Pacé". C'est là qu'il a été ciblé par des tirs qui ont touché son jeune fils. Le matin même, des tirs avaient eu lieu dans le quartier de Maurepas à Rennes, d'où venait le père. L'homme est connu des services de justice pour trafic de drogue.

Sur le lieu de la fusillade, à Pacé, les habitants sont extrêmement choqués. Joran habite au premier étage d'un immeuble avec une vue plongeante sur le rond-point où le père s'est arrêté pour secourir son fils. Ce riverain a vu toute la scène de ses fenêtres.

“J’ai entendu des cris juste en bas de ma fenêtre, raconte-t-il. J’ai vu simplement un père tenir son enfant dans ses bras, à genoux par terre. Je suis rapidement descendu, en ayant appelé les secours. Et avec plusieurs personnes qui s’étaient arrêtées au bord de la route, on s’est vite rendu compte que le petit avait pris une balle dans la tête. On était à peu près trois personnes au-dessus de l’enfant à essayer de le garder en vie jusqu’à l’arrivée des secours, qui sont intervenus très rapidement heureusement. Dans cette situation, on ne réfléchit même pas. J’espère qu’il va s’en sortir.”

Enora, 18 ans, habite dans la résidence en face du lieu où s'est produite la fusillade. Samedi soir, installée dans son salon, elle entend la course-poursuite. “En entendant les voitures, j’ai jeté un petit coup d'œil dehors et j’ai vu des gyrophares. J’ai voulu faire ma petite curieuse et donc j’ai vu des voitures arrêtées, mais je ne me serais jamais doutée qu’un petit-enfant de 5 ans aurait pris une balle dans la tête”, indique-t-elle.

Une insécurité ressentie au quotidien par les habitants

Dans le même immeuble, Isabelle reste très choquée. La scène s’est passée sous ses fenêtres. “C’est devant chez nous, c’est un petit garçon, c’est un film d’horreur. J’ai peur de ne plus me sentir en sécurité”, souffle-t-elle.

Une peur très présente à Rennes aussi, dans le quartier Maurepas. C'est là où le père de l'enfant vit. Le matin du drame, une fusillade a eu lieu dans ce quartier. Les habitants qui ont souhaité parler témoignent d'un climat d'insécurité.

“Il y a beaucoup de dealers, des bagarres et, depuis quelque temps, maintenant des fusillades. Je ne sors plus qu’en journée. Dès qu’on voit des bagarres, on se cache”, indique-t-elle.

Certains sont très en colère, comme Marie-France. “Le gamin de 5 ans qui a pris une balle dans la tête, ce n’est pas normal. Ils ne réfléchissent pas, les jeunes. Même si c’est une question de trafic, le gamin, lui, il n’a rien demandé”, pointe-t-elle.

La CRS 82 a été envoyée sur place par le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau "pour protéger les habitants des narcoracailles qui contrôlent ce quartier" du nord de Rennes. Ces dernières semaines, plusieurs fusillades ont éclaté dans des quartiers de Rennes.

Marie-Aimée Copleutre avec Guillaume Descours