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Évasion du centre de rétention de Vincennes: "Il y en a déjà eu beaucoup", témoigne un ex-employé

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Après l'évasion de 11 migrants du Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes, un ancien employé assure que ces événements sont légion et que les individus qui se sont échappés sont recherchés uniquement parce que leur départ est médiatisé.

La sécurité a été renforcée au Centre de rétention administrative (CRA) de Vincennes (Val-de-Marne), 48 heures après l'évasion de 11 migrants qui devaient être expulsés. Le préfet de police de Paris Laurent Nuñez a lui-même évoqué de nouvelles mesures pour renforcer la sécurité extérieure du site mais aussi des chambres à l'intérieur du CRA.

Des caméras ont été remplacées en avance, des grillages vont être installés et des renforts humains vont être amenés en "périmétrie du site" pour "densifier la présence physique autour du CRA", a annoncé Laurent Nuñez.

Faut-il sécuriser davantage les centres de rétention ? - 27/12
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Le site est pourtant déjà suffisamment protégé, explique ce mercredi aux "Grandes Gueules" Kamel, qui y a travaillé. "L’école de police est collée au CRA", rappelle-t-il sur RMC et RMC Story.

Mais le statut de centre de rétention peut expliquer la surveillance limitée. "On ne peut même pas appeler ça des évasions, ils sont retenus et non détenus", alors que les personnes internées dans les centres de rétention administrative peuvent circuler librement à l'intérieur des CRA.

"Une rétention et une détention sont deux choses différentes, un peu comme une rétention douanière. Techniquement, je ne sais même pas s’ils peuvent être recherchés derrière", explique Kamel, qui assure que de nombreuses évasions ont déjà eu lieu.

"Ils sont recherchés parce que c'est médiatisé. Des évasions, il y en a déjà eu beaucoup", ajoute Kamel.

"J’ai vu des bac +5 repartir dans leur pays d'origine"

Pour lui, c'est le système qui ne marche. D'abord par le refus de nombreux pays de récupérer leurs citoyens retenus dans les CRA: "Certains consuls refusent d’accepter leurs ressortissants. Quelqu’un qui est en rétention en France pour avoir fait du chahut, son pays ne veut pas le récupérer. Mais quelqu’un qui travaille et paie ses impôts en France en étant sans papier, son consulat va chercher à le récupérer", assure Kamel.

"J’ai vu des bac +5 repartir dans leur pays d'origine et des gens qui avaient mis le feu à leur cellule rester en France", ajoute l'ancien employé du Centre de rétention administrative de Vincennes.

Parmi les onze évadés de lundi, certains ont des profils de délinquants mais aucun n'est fiché S, a assuré Laurent Nuñez mardi.

G.D.