Hausse des cambriolages et agressions: "Ce qu'il y a dans la rue, on le retrouve dans la maison"

En 2023, on dénombrait un millier d’agressions par jour en France, 1500 actes de vandalisme, 600 cambriolages et une attaque avec arme par heure, selon les derniers chiffres du ministère de l'Intérieur dévoilés la semaine dernière.
La tendance est à la hausse sur plusieurs indicateurs, par exemple le nombre de coups et blessures volontaires. 337 615 faits en 2023, soit un record absolu et un chiffre en hausse de 30% depuis 2019.
Les vols avec arme sont eux aussi en hausse de 6% en un an, soit 24 faits par jour, ce qui représente un vol avec arme toutes les heures.
Cambriolages: préjudice moyen de 5.000 €
Les cambriolages de logements sont en hausse de 4% sur un an eux, avec 224.000 faits déclarés, soit plus de 600 cambriolages par jour. "Cette recrudescence provient d’un phénomène classique. Avant, les cambrioleurs, volaient tout ce qui pouvait avoir de la valeur. Désormais, leur butin s’amaigrit", explique sur RMC dans Estelle Midi Eric, entrepreneur spécialisé dans l'installation d'alarmes de sécurité pour particuliers et professionnels.
Selon lui, le butin se constitue désormais d'argent, bijoux, papiers d’identités mais aussi des moyens de communications (teléphones, moyens de paiement, tablettes...) La quantité de choses est restreinte, ils multiplient le nombre de vols pour avoir une quantité suffisante d’argent qui les intéresse", ajoute le professionnel. Selon Rudy Manna, porte-parole du syndicat Alliance police interrogé également dans Estelle Midi, le préjudice moyen est de 5.000 €.
Home-jacking passif et agressif
Enfin autre exemple, les violences sexuelles sont en forte hausse avec +7% sur un an, soit 117 564 agressions en 2023. Selon Eric, qui cite des études de marché, "les craintes premières des particuliers sont désormais différentes du vol d’avant": il cite notamment le "squat, la protection de la famille et le vandalisme."
"Il y a du home-jacking passif, ils rentrent dans la maison et volent pendant que les gens dorment. Et il y a le home-jacking agressif, ils agressent les gens pour voler les codes des cartes bleues. C'est de la violence gratuite. Ce qu’il y dans la rue, on le retrouve dans la maison", estime le professionnel.
Des profils de plus en plus jeunes
D’après une note de synthèse publiée par les analystes de la police judiciaire en mai dernier, les protagonistes sont en grande partie des jeunes âgés de 15 à 25 ans. Un tiers des victimes et des mis en cause sont mineurs.