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L'attaque devant les anciens locaux de Charlie Hebdo aurait-elle pu être anticipée par la police?

Au lendemain de l'attaque au hachoir dans le 11ème arrondissement de Paris, de nombreuses questions se posent, et notamment celle de la sécurité du quartier des anciens locaux de Charlie Hebdo.

Le lieu, le procès et les caricatures de Mahomet republiées: les enquêteurs tentent d'en savoir plus 24h après l'attaque au hachoir qui a fait deux blessés en plein Paris. Et de nombreuses questions restent en suspens. 

Dont la première: cette attaque pouvait-elle être prévisible? Puis la seconde: pourquoi l'ancien immeuble de Charlie Hebdo n'était-il pas protégé? 

En plein procès des attentats de 2015, alors même que la directrice des ressources humaines de Charlie Hebdo avait dû être exfiltrée de son domicile il y a quelque jours en raison de menace jugées sérieuses, les anciens locaux de Charlie Hebdo, à l’endroit même où les frères Kouachi avait frappé il y a plus de 5 ans était-elle repérable par les autorités?

Il n’y avait pas de forces de l’ordre postés dans la rue Nicolas Appert: et ça pose question pour Luc Hermann, le directeur de la société de production Premières lignes, qui emploie les deux personnes blessés:

"Comment se fait-il que cet immeuble n'était pas protégé? Comment se fait-il qu'il n'y avait pas de protection policière dans cette rue? C'est l'immeuble de Charlie Hebdo! Les collaborateurs de Charlie Hebdo ont reçu, ces dernières semaines, des menaces extrêmement précises".

"Cet immeuble est devenu un symbole de la liberté d'expression. Ce n'est pas un endroit comme les autres, il devrait être protégé en tant que tel" défend Paul Moreira, de la même agence.

"Aucune menace connue"

Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur a tenté de couper court: "Nous n’avions aucune menace particulière pour cette rue”. La préfecture de police indique également que cette adresse "ne faisait l'objet d'aucune menace connue".

"L'ancien immeuble de Charlie Hebdo ne faisait l'objet d'aucune menace connue et les sociétés qui y sont actuellement hébergées n'ont fait état d'aucune menace à l'encontre de leurs personnels", selon la préfecture de police.

L'actuel site du siège de Charlie Hebdo, dont l'adresse est tenue secrète, "fait l'objet d'une sécurisation renforcée avec garde statique depuis le début de l'ouverture du procès" des attentats de janvier 2015 qui s'est ouvert début septembre devant la cour d'assises spéciale de Paris, ajoute la préfecture. 775 policiers en assurent la sécurité, selon la place Beauvau. 

Maxime Brandstaetter avec Xavier Allain