L'élève qui a giflé une prof condamnée: "Elle est soulagée", assure l'avocat de la victime

Une lycéenne qui avait frappé une professeur qui lui demandait de retirer son voile au lycée Sévigné de Tourcoing, a été condamnée à 4 mois de prison avec sursis probatoire ce jeudi. Le tribunal s’est montré plus sévère que ce que réclamait le parquet.
Sans antécédent judiciaire, elle était poursuivie pour avoir giflé une enseignante lui ayant demandé de retirer le voile qu'elle venait de revêtir avant de quitter l'établissement, le 7 octobre dernier.
Devant le juge, l'élève âgée de 18 ans n’a pas reconnu avoir donné le premier coup, ce qui est pourtant attesté par la vidéosurveillance diffusée à l’audience. Ni la première gifle, ni les menaces de mort. "Je vais te cramer", a relaté la professeure. L'élève, aujourd'hui exclue de son établissement, a murmuré des excuses timides, tellement inaudibles que la juge lui a demandé de les répéter. De quoi motiver une peine plus lourde que les réquisitions.
Un verdict qui satisfait la professeure, assure ce jeudi sur RMC et RMC Story son avocat, Éric Cattelin-Denu: "Ma cliente va mieux, elle est soulagée. Elle appréhendait cette audience et il y a du soulagement quand elle a enfin été reconnue victime".
"Une tendance à vouloir repousser les limites de l'Education nationale"
A la barre, l'enseignante a déploré avoir été accusée d'être "islamophobe qui aurait fait de l'excès de zèle", alors qu'elle n'a fait que suivre le règlement. "Il y a régulièrement ce genre de comportements agressifs et virulents dans des établissements. Il y a une tendance à vouloir repousser les limites de l'Education nationale dans le respect des règlements et de la laïcité", déplore l'avocat de l'enseignante.
La professeure a pu compter sur le soutien de nombre de ses élèves et du corps enseignant: "Ses élèves ont envoyé un petit mot et ses collègues étaient présents pendant l'audience. Maintenant, il ne faut pas se voiler la face. Il y a des enseignants qui par idéologie contestent la laïcité et d'autres qui par lassitude ne font pas appliquer la loi", déplore Me Éric Cattelin-Denu.
L'élève, condamnée à 4 mois de prison avec sursis probatoire pendant 18 mois, a désormais interdiction d'entrer en contact avec l'enseignante, ainsi que d'être aux abords du lycée, et doit indemniser la victime.