"Le choix entre la kalach et la décapitation": la maire de Romans-sur-Isère encore menacée de mort

Près de deux mois après le meurtre de Thomas à Crépol, la maire de Romains-sur-Isère d'où sont originaires certains suspects, est de nouveau l'objet de menace de mort. "On me laisse le choix de ma mort, soit une rafale de kalachnikov ou la décapitation selon les termes utilisés", assure ce mercredi sur RMC et BFMTV Marie-Hélène Thoraval qui assure avoir de nouveau porté plainte.
Car c'est la quatrième fois que l'élue est menacée de mort, depuis qu'elle est montée en première ligne après la mort de Thomas à Crépol, tué par des jeunes originaires de Romans-sur-Isère, en marge d'un bal populaire. Aujourd'hui, elle estime être devenue une cible, notamment pour avoir demandé que la mention du mobile raciste anti-blanc soit retenue par la justice: "Je pense que cela a pu jouer mais pas uniquement", assure Marie Hélène Thoraval. "Ça a l'air d'être un vilain gros mot de parler de racisme anti-blanc", poursuit-elle.
"On nous a caricaturés"
Dans le quartier de La Monnaie, quartier populaire de Romans-sur-Isère d'où sont originaires certains jeunes impliqués dans la mort de Thomas le 18 novembre dernier, on lui reproche plutôt d'avoir stigmatisé une partie des habitants: "On nous a caricaturés sur pas mal de choses alors que c'est loin d'être vrai", assure à RMC Fred.
Beaucoup voudraient passer à autre chose. Mais difficile à faire quand la maire de Romans-sur-Isère multiplie les sorties médiatiques: "Ce qui ressort c'est qu'on est tous des enfants de parents drogués et délinquants, c'est inadmissible de dire ça".
Pour Fred, le quartier de la Monnaie a été abandonné. Il ne croit pas aux 150 millions d’euros investis en 10 ans selon la mairie: "A part du béton et de la ferraille, elle n'a rien fait du tout. Elle a détruit une barre de 15 étages, elle l'a remplacé par un terrain de boules. Mais le jeune, le terrain de boules il s'en fout, il faudrait un terrain de foot ou de sport", estime-t-il.
"Elle devrait être plus proche de nous"
Marie-Hélène Thoraval, est aussi critiquée pour son absence dans le quartier. Une absence remarquée et regrettée par Ismail: "Elle devrait être plus proche de nous, voir les habitants, les rassurer". Malgré leur colère, beaucoup d’habitants du quartier condamnent les menaces de mort envers l’élue.
Pour ces menaces, un homme a déjà été condamné à 8 mois de prison ferme. Une autre personne doit être jugée en février prochain pour menace de mort. Malgré ces menaces, Marie-Hélène Thoraval assure qu'aucune protection policière ne lui a été proposée. Et qu'elle continuera de dénoncer un recul de la République dans les quartiers et le gouvernement qu'elle accuse avec insistance d'inaction.