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"On a peur de prendre une balle": à Grenoble, l'inquiétude des habitants face à la montée de la violence

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Grenoble n'en finit plus de s'enfoncer dans la guerre de la drogue. Une cinquantaine de fusillades liées au trafic de stupéfiants ont eu lieu depuis janvier disait mercredi le procureur de la République. Mardi, c'est un adolescent de 15 ans qui a été tué par balle près d'un point de deal connu de la ville.

Assis sur un banc au milieu du quartier Hoche à Grenoble, plusieurs habitants discutent. Ils sont là depuis plus 30 ans. Et ils vivent désormais avec une peur quotidienne. Mardi, un jeune homme de 15 ans est mort, tué sur un point de deal de ce quartier. Il a été atteint d’une balle dans la tête tirée par deux individus en trottinette. Un autre jeune homme de 17 ans a, lui, était touché à la jambe. Ses jours ne sont pas en danger.

Une violence régulière qui inquiète les habitants de ce quartier. C’est elle qui les empêche de parler aux journalistes. Un sentiment partagé par Eric, un commerçant.

“On a peur d’ouvrir le magasin quand on arrive à 6h du matin. Tous les jours, on en entend parler avec les clients. Et puis les clients viennent moins malheureusement parce qu’ils ont peur de ce qui peut arriver, peur de prendre une balle”, indique-t-il.

Une présence policière visible mais pas suffisante

Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir une présence policière régulière dans ce quartier du centre-ville. “Ils viennent tous les jours, on les voit passer. Mais malgré ça, il n’y a rien qui se passe, tout continue comme si de rien n’était”, déplore-t-il.

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Mais face à la multiplication des faits liés au trafic de drogue, ces effectifs policiers ne suffisent plus selon Brice Gajean, secrétaire départemental Isère du syndicat Unité.

“Là, nous allons bénéficier de sortie d’école de police, donc 28 postes. Et ensuite, dans la foulée au mois de décembre, 10 postes. On est bien loin du compte. Vous pouvez rajouter deux ou trois effectifs ici ou là, ça ne comblera pas le côté exponentiel d’une criminalité qui explose”, assure-t-il.

Depuis janvier, six personnes ont été tuées dans une cinquantaine de tirs par arme liés à ce trafic selon les autorités.

Vincent Chevalier avec Guillaume Descours