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"Je disais de ne pas le tuer": un témoin raconte la scène avec le militant d'ultradroite blessé à Romans

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Des habitants du quartier de la Monnaie, à Romans-sur-Isère, visé par des militants d'ultradroite ce week-end en représailles de la mort de Thomas à Crépol, auraient sauvé un de ces militants qui étaient en train d'être pris à partie. Sofiane, témoin de la scène, raconte à RMC.

Des dizaines de militants de la mouvance identitaire, cagoulés, venus de toute la France, se sont retrouvés samedi soir à Romans-sur-Isère "pour en découdre", selon les autorités, avec les jeunes du quartier de la Monnaie, dont seraient issues certaines des personnes impliquées dans la mort du jeune Thomas lors d'un bal à Crépol.

Cette violente manifestation a fait un blessé grave, un militant identitaire de 20 ans, présumé d’ultradroite, mais il s’en est sorti grâce à l’intervention d’habitants de ce quartier populaire.

"Ils l'ont attrapé, ils l'ont sorti de la voiture, ils l'ont secoué"

Parmi eux, Sofiane, qui a accepté de témoigner pour RMC. Samedi soir, Sofiane était en bas de chez lui, dans la rue principale du quartier de la Monnaie, et a assisté à l’arrivée des militants identitaires en voiture.

"J'ai vu un petit jeune d'ultradroite, ou je ne sais pas comment ils s'appellent, puis les jeunes du quartier se sont sentis menacés. Ils l'ont attrapé, ils l'ont sorti de la voiture, ils l'ont secoué... C'est normal avec le stress, avec la peur: 'T'es qui ? Pourquoi t'es là?'", décrit-il.

Crépol: comment la mort de Thomas a réveillé l'ultradroite
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16:18

Mais en trois minutes, la situation se tend. Le jeune militant est entouré, frappé, déshabillé. Sofiane, lui, reste à distance. "Je ne voulais pas trop me faire voir car il y avait beaucoup de téléphones sortis", explique-t-il.

"On en a marre de tout ça, on veut que ça se calme"

Mais Sofiane redoute le pire: "Je disais à distance de ne pas trop l'amocher, de ne pas le tuer, que sinon ça allait encore salir le quartier, rajouter une couche, et qu'on nous reproche ça pendant des années. On en a marre de tout ça, on veut que ça se calme", plaide-t-il.

Et il n’est pas le seul à vouloir éviter un drame dans le quartier, d’autres personnes interviennent alors: "Les anciens de la Monnaie les ont séparés pour le prendre, le mettre en sécurité. Ils lui ont remis le pantalon et ont appelé les pompiers", explique-t-il.

Et les secours sont venus le chercher. Mais ce que redoute Sofiane, désormais, c’est que ces militants identitaires reviennent. Et, cette fois-ci, mieux organisés.

Pierre Bourgès (édité par J.A.)