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Police-Justice

Harcelé à l'école depuis trois ans et roué de coups dans la cour: "ils l'ont traité de 'bamboula', de 'macaque'"

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TEMOIGNAGES - Loïc, âgé de 10 ans, habitant de Veauche, près de Saint-Etienne dans la Loire, a été roué de coups la semaine dernière dans la cour de son école par quatre camarades. Le motif selon ses parents d'origine antillaise: sa couleur de peau.

Les parents de Loïc, un petit garçon de 10 ans de Veauche, près de Saint-Etienne (Loire) ont déposé plusieurs plaintes ce week-end. La première contre les quatre agresseurs de leur fils et une seconde la mairie de leur ville et une dernière contre l'inspection académique. En effet, leur fils est régulièrement victime de harcèlement et ils assurent avoir alerté les autorités à plusieurs reprises, sans réaction. Sauf que la violence est montée d’un cran la semaine dernière. Loïc a été violemment agressé par quatre de ses camarades dans la cour de l'école. Il a été touché à la tête, aux cotes, aux bras et aux jambes, avec au final 14 jours d'ITT prononcés.

Une semaine après, Loïc porte encore sur son coude et son visage les traces de son agression. Un passage à tabac à caractère raciste qui ne fait aucun doute pour Julie, sa maman: "Lors des coups portés, ils l'ont traité de 'bamboula', de 'singe', de 'macaque'. On lui a aussi offert une banane pour son goûter en lui disant que ça venait de chez lui". Un harcèlement qui dure depuis trois ans et qui a donc été signifié à plusieurs reprises comme le confirme sa mère: "On a alerté la directrice. Plusieurs fois je suis venue la voir en pleurant. Je ne comprends pas pourquoi ça n'a pas été remonté plus haut, qu'on est laissé faire.

Les parents de Loïc sont soutenus par le docteur José Neto, le médecin de leur fils, qui a prévenu l'inspection académique et les services sociaux à dix reprises et qui ne comprend donc pas que rien n'ait été fait avant. La mère de Loïc ne comprend pas également que les quatre agresseurs de son fils ne soient toujours pas exclus de leur école. "La réponse éducative est plus important (que les exclusions), estime Cyril Thomas, l'adjoint à l'inspecteur académique dans la Loire. Ces élèves ne prennent pour l'instant pas conscience de leur acte de malveillance". En attendant, Loïc ne souhaite pas retourner dans son école, ni dans aucune autre. Les médecins lui ont diagnostiqué un état dépressif avec une tendance suicidaire.

M.R avec Gwenaël Windrestin