"Il y a un irrespect des victimes": au procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam irrite

Salah Abdeslam était auditionné mardi sur les préparatifs des attaques du 13-Novembre par la Cour d’Assises spéciale de Paris à l'occasion d'une audition tendue ponctuée de nombreuses provocations de la part de l’accusé, de réponses évasives et d’insolences. Une audience sous tension où ses avocats suivis par plusieurs autres de la défense sont même partis précipitamment de la salle entrainant la suspension prématurée de l’audience.
Car durant les 5 heures d’audition Salah Abdeslam a esquivé, est resté silencieux, et n'a livré aucun nom, aucune explication sur les préparatifs des attentats. Interrogé sur ses allers-retours en Europe pour amener les terroristes jusqu’à Bruxelles, Salah Abdeslam affirme que c’étaient "des frères" qui "fuyaient" la guerre en Syrie. "Qui vous a demandé de faire ces trajets ? Qui a payé?", interroge le président: "Je ne donnerai aucun nom, je ne balance pas". Plus les questions sont précises plus Salah Abdeslam esquive. "No comment", répète-t-il plusieurs fois. Ses prises de paroles sont ponctuées d’insolences "hé, ho vous m’écoutez là", dit-il au président.
Une attitude intenable pour Sylvie Topaloff avocate de parties civiles: "Il va chercher des terroristes en Autriche et en Allemagne pour commettre les attentats que l'on sait et il veut nous faire croire qu'il allait gentiment chercher des réfugiés qui vivaient dans l'Etat islamique et qui subissaient les bombes occidentales! Il y a un irrespect des victimes".
"C'est pénible parce qu'on n'a pas forcément appris grand-chose"
Sur la forme et depuis le début du procès hors-norme des attentats du 13-novembre 2015 qui ont fait 131 morts, Salah Abdeslam provoque régulièrement le président et les avocats qui le questionnent.
Une posture qui agace Olivier Laplaud partie civile et président de l'association Life For Paris: "C'est pénible parce que finalement on n'a pas forcément appris grand-chose. Je me dis aussi que les silences et le manque d'argument peut laisser aussi penser à une certaine forme de culpabilité mais la réponse, la vraie, on ne l'aura jamais. J'ai peur que ce soit aussi le cas sur son implication la nuit du 13-Novembre", s'inquiète-t-il.
Ce mardi le triste spectacle aura duré 5 heures donc, jusqu'à la provocation de trop: "Si la France m’avait mieux traité j’aurais peut-être parlé, vous avez bousillé ma vie", lance Salah Abdeslam. Le public consterné applaudi de rage. Le président est contraint de suspendre l’audience.
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