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Police-Justice

L'État contraint par la justice d'agir dans les quatre mois pour lutter contre les algues vertes

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Le tribunal administratif de Rennes a fixé un délai de quatre mois à l'Etat pour renforcer la lutte contre les algues vertes en Bretagne dans une décision inédite rendue mardi.

Une décision inédite. La justice contraint l'État à en faire davantage pour lutter contre les algues vertes, dont la toxicité empoisonne les côtes bretonnes depuis des années. Pour la première fois, mardi, le tribunal administratif de Rennes (Ille-et-Vilaine) a imposé un délai de quatre mois pour mettre en place ces actions.

Une décision saluée par les associations qui avaient saisi la justice, dont notamment “Eau et Rivières de Bretagne” et “Sauvegarde du Trégor”. Le préfet de région indique que l'État "prend acte des conclusions de ce jugement dans le processus de révision du plan d'action régional Nitrates breton N°7 qui était en cours".

Une satisfaction, un signal important, et aussi derrière cette décision de l'espoir pour Arnaud Clugery, directeur de l'association “Eau et Rivières de Bretagne” de voir changer le modèle agricole breton :

“Nous demandons que la manière dont est produit l’alimentation en Bretagne ne soit pas dans une dérégulation de la réglementation qui ressemble plus aux lois de la jungle où le plus fort l’emporte toujours”, indique-t-il.

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Une stigmatisation des agriculteurs?

La justice demande à l'État de limiter et contrôler la fertilisation en azote des sols par les agriculteurs, car cet azote entraîne la prolifération des algues vertes. Thierry Coué, président de la Fédération Régionale des Syndicats d'Exploitants Agricoles, se sent stigmatisé par cette décision.

“Ça suffit. C’est pour ça que je dis aujourd’hui arrêtons de cibler uniquement le secteur agricole pour dire qu’il faut nous taper dessus. On est à l'œuvre, on est au travail et dans plein de baies, vous n’avez plus d’algues vertes aujourd’hui. Se dire que le problème sera résolu en quatre mois ça, c’est de la fumisterie”, indique-t-il.

La préfecture de la région a pris acte de ce jugement, sans préciser pour l'instant de nouvelles mesures. Elle rappelle qu'elle poursuivra la lutte contre les algues vertes en Bretagne.

Carolinne Philippe avec Guillaume Descours