"Le produit permet une mort douce, rapide": la question de l'aide à mourir au centre d'un nouveau procès

Le suicide assisté au cœur du procès qui s'ouvre ce lundi à 13h30 au Tribunal correctionnel de Paris. Treize personnes, membres de l'association "Ultime Liberté", qui milite pour la légalisation du suicide assisté et de l'euthanasie volontaire, sont jugées pour délit d'importation de penthiobarbital.
Co-fondatrice de l'association "Ultime liberté", Claude Hury est l'une des prévenues jugée pour complicité d'importation d'un sédatif illégal en France: le penthiobarbital. Des faits qu'elle assume: “On partageait l’information que l’on avait sur les sites étrangers qui donnent les adresses pour acquérir le produit”, indique-t-elle.
Car le penthiobarbital est légal, notamment au Mexique. C'est de là que les adhérents de l'association le faisaient venir. Claude Hury, enseignante à la retraite de 75 ans, les accompagnait jusqu'au bout.
“Le produit permet une mort douce, rapide. Vraiment, la personne s’endort et le cœur s’arrête”, explique-t-elle.
Derrière le procès, la sensibilisation sur la fin de vie
Déjà utilisé dans le cadre d'euthanasies en Belgique et en Suisse, ce sédatif est interdit en France depuis 1996.
“On ne va pas préconiser la vente libre de penthiobarbital, ce n’est pas l’objet. Simplement légiférer pour éviter de se suicider dans des conditions déplorables avec évidemment beaucoup de violence par rapport à l’usage d’un médicament”, plaide Maître Arnaud Levy-Soussan, avocat de plusieurs prévenus.
Avec ce procès, les militants d'Ultime Liberté espèrent sensibiliser l'opinion publique sur la fin de vie alors que le texte sur l'aide à mourir n'a pas encore été définitivement adopté.