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Police-Justice

Mort de Nahel: un rapport détaille le profil type et les motivations des émeutiers

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Une étude commandée par les ministères de l'Intérieur et de la Justice met en exergue les profils et motivations des délinquants interpellés lors des émeutes liées à la mort de Nahel.

Les émeutiers de juin dernier étaient en majorité des hommes, très jeunes, peu diplômés, sans revendications idéologiques et se disant entrainés par la foule ou l'adrénaline, selon un rapport interministériel consulté par l'AFP.

Cette étude a été commandée le 28 juillet par les ministères de l'Intérieur et de la Justice à l'Inspection Générale de l'Administration (IGA), qui dépend de l'Intérieur, et à celle de la Justice (IGJ). Réalisée en moins de quatre semaines, elle mêle analyse statistique et entretiens avec des acteurs publics et associatifs.

79% des condamnés sont de nationalité française

"Les condamnés sont majoritairement des hommes (91%) de nationalité française, âgés de moins de 25 ans, n'ayant pas de diplôme ou de niveau d'études secondaires, inactifs ou employés, célibataires et sans enfant et en majorité sans antécédents judiciaires", dresse en portrait robot l'étude menée sur un panel de 385 condamnations définitives.

Les mis en cause de l'échantillon étudié sont à 79% de nationalité française et nés pour les trois quarts en France.

"Selon la préfecture de police pour sa zone de compétence (Paris et petite couronne ndlr), une grande majorité des émeutiers interpellés sont des jeunes individus de nationalité française, mais originaires de l'immigration (2e ou 3e génération), principalement du Maghreb ou d'Afrique subsaharienne".

En qui concerne les motivations, "la plupart des condamnés n'expriment pas de revendications idéologiques ou politiques affirmées". L'émotion suite au décès de Nahel M. est invoquée dans moins de 8 % des cas et plutôt par les auteurs résidant à Nanterre ou en région parisienne.

Mais les mis en cause, par souci évident de défense, ont été peu loquaces sur les faits lors de leurs auditions, reconnaissent les auteurs du rapport. Sur leur profil judiciaire, il y aurait eu dans ces rassemblements des "noyaux durs" constitués de personnes déjà bien connus des services, qui auraient agrégé une foule plus hétéroclite.

"L'opportunisme et l'influence du groupe ressortent prioritairement des propos. De nombreux auteurs invoquent même la curiosité et le besoin d'adrénaline", selon l'étude.

Au 1er août, 2.107 personnes ont été jugées, 1.989 ont été condamnées, "dont 90% "à une peine d'emprisonnement", selon le ministère de la Justice.

CA avec AFP