Mouvement contre les "bassines": 4500 manifestants au "Village de l'eau" dont 10% de black blocs

Quelque 4500 personnes sont déjà arrivées depuis mardi dans les Deux-Sèvres à un nouveau rassemblement contre les "bassines", réserves d'irrigation contestées, dont "10% de black blocs", selon les autorités qui craignent des affrontements avec les forces de l'ordre lors de manifestations interdites vendredi et samedi.
Parmi ces 450 personnes "connues des services pour activisme violent ou ayant des antécédents judiciaires lors de manifestations précédentes", figurent 123 "fichés S" appartenant à l'ultra-gauche ou à l'écologie radicale, selon la même source. La préfète du département, Emmanuelle Dubée, a appelé l'ensemble des participants à "rester au Village de l'eau", campement militant installé jusqu'à dimanche sur la commune de Melle.
"À ceux qui voudraient malgré tout défier les mesures prises, je le redis avec gravité, il est responsable de ne pas participer à ces manifestations interdites", a déclaré la représentante de l'État, alors que plus de 3000 gendarmes sont mobilisés dans les quatre départements potentiellement concernés par des actions (Deux-Sèvres, Vienne, Charente-Maritime et Vendée).
Un risque d'affrontement?
Deux manifestations sont annoncées, sans avoir été déclarées en préfecture, vendredi à Saint-Sauvant (Vienne) sur le site d'une future "bassine" et samedi devant le terminal agro-industriel du port de La Rochelle (Charente-Maritime), à l'appel du collectif Bassines Non Merci et des mouvements Soulèvements de la Terre et Extinction Rébellion.
"Dans un contexte de restriction des libertés politiques, nous revendiquons notre droit de nous opposer aux projets d'accaparement de l'eau", ont réaffirmé ces organisations dans un communiqué jeudi matin.
"S'il devait y avoir des blessés - et au vu du risque d'affrontements et du profil de personnes déjà présentes sur le camp à Melle, c'est une éventualité qu'il faudrait prévoir -, j'invite tout le monde à avoir recours aux services de secours officiels" en appelant les numéros d'urgence, a ajouté la préfète.
De violents heurts avaient opposé manifestants radicaux et gendarmes lors d'une précédente manifestation à Sainte-Soline, dans la région, en mars 2023, faisant des blessés de part et d'autre dont deux manifestant restés un temps dans le coma.
La représentante de l'État a également appelé les riverains, notamment les exploitants agricoles, "à rester calme" et "en cas d'inquiétude pour leurs biens, à ne pas chercher à intervenir par eux-mêmes", alors qu'un syndicat, la Coordination rurale, a appelé à "protéger les fermes" face aux "groupuscles écologistes".