Mobilisation anti-bassines: "Darmanin a saccagé tout notre travail", déplore le maire de Melle

Le maire de Melle (Deux-Sèvres), Sylvain Griffault, a déploré ce mercredi sur RMC, les déclarations du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, qui craint des violences en marge de rassemblements anti-bassines comme à Sainte-Soline en mars 2023. C'est dans la commune de Melle que les militants anti-bassines sont mobilisés autour du "village de l'eau".

Des milliers de personnes, opposés aux mégabassines, sont attendus jusqu’à dimanche à Melle dans les Deux-Sèvres au “village de l’eau”. Des manifestations qui font craindre des violences de l’aveu même du ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin qui s’est exprimé lundi.

L'invité de Charles Matin : Foules, contrôles, saisies, Melle sous surveillance - 17/07

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Des mots qui n’ont pas vraiment été appréciés par le maire de Melle, Sylvain Griffault. Invité ce mercredi matin sur RMC, il a dénoncé un discours sécuritaire:

"C'est assez désolant. On a essayé de calmer le jeu il y a 10 jours et en 10 minutes de conférence de presse, le ministre a saccagé tout notre travail", a-t-il indiqué.

Sur France Info, lundi matin, Gérald Darmanin avait indiqué: "Nous attendons entre 6000 et 8000 manifestants dont un millier de personnes extrêmement violentes, qu'on pourrait qualifier de radicalisées".

Une présence policière trop importante?

Il a également annoncé la présence de 3000 membres des forces de l’ordre sur le terrain. Une présence loin d’être discrète et qui handicape la sécurisation du site selon le maire de Melle.

"On n'est pas habitué à voir cela. La présence policière n'est pas du tout discrète, car le site du 'Village de l'eau' est complètement bouclé depuis avant-hier par la gendarmerie. Ce bouclage a fortement handicapé la sécurisation du site par les organisateurs. Depuis mardi, par exemple, les campeurs se font confisquer les sardines des tentes", indique-t-il.

Il prévient: “Je crois que l’excès nuit en tout. La présence de force de l'ordre lors d’un rassemblement est normale et légitime, mais quand elle est excessive, elle finit par nuire au bon déroulement de l’événement”, assure-t-il.

En mars 2023, une manifestation organisée sur le chantier d'une retenue contestée à Sainte-Soline dans les Deux-Sèvres avait donné lieu à de violents affrontements entre militants radicaux et forces de l'ordre. De son côté, la préfecture de la Vienne a interdit "toute manifestation" vendredi sur la commune de Saint-Sauvant et ses alentours, où les opposants aux "bassines", des réserves d'irrigation contestées, ont prévu de se rassembler.

Guillaume Descours Journaliste RMC