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Procès du 13-Novembre: Salah Abdeslam décide d'exercer son "droit au silence"

Au procès des attentats du 13-Novembre, Salah Abdeslam a indiqué ce mercredi devant la cour ne pas vouloir répondre aux questions. Il a invoqué son droit au silence, expliquant ne plus vouloir être traité de "provocateur".

Après Mohamed Abrini ce mardi, c'est au tour de Salah Abdeslam d'être interrogé ce mercredi par la cour au procès des attentats du 13-Novembre. Mais lors de la première question du président, ce dernier a refusé de répondre, invoquant son droit au silence.

"Monsieur le président, Messieurs et Mesdames de la cour. Aujourd'hui, je souhaite faire l'usage de mon droit au silence", a déclaré Salah Abdeslam à l'ouverture de l'audience, qui devait être consacrée à son interrogatoire sur la soirée du 13 novembre 2015, provoquant des soupirs consternés sur les bancs des parties civiles.

"Bien, je vais poser des questions et je n'aurai pas de réponse, c'est ça ?", dit le président Jean-Louis Périès. "Oui, c'est ça", répond l'accusé, habillé tout en noir, d'une voix calme. "Pour quelles raisons ?", insiste le président désarçonné et déçu par l'attitude de l'accusé. "Vous avez été parfois provocateur, je vous l'ai dit, mais vous avez pu avoir des propos compréhensifs à l'égard des victimes", explique-t-il à Abdeslam.

"Il y a beaucoup de raisons de ne pas parler. C'est aussi pour qu'on ne me qualifie pas de provocateur que je ne souhaite plus m'exprimer. C'est mon droit, je n'ai pas à me justifier", répond l'accusé d'une voix calme et claire.

La lâcheté, "marque de fabrique" des terroristes

Le droit au silence, "c'est un droit que j'ai et je ne souhaite pas donner d'explications", poursuit-il. "J'ai fait des efforts, j'ai gardé le silence pendant six années. Puis j'ai changé d'avis, je me suis exprimé à l'égard des victimes avec respect. Aujourd'hui, je ne veux plus m'exprimer. Je n'arrive plus", dit-il avant de s'assoir sur son banc.

Le président de la cour lui fait alors part de ses regrets. "Beaucoup d’explications étaient attendues pour éclaircir votre état d’esprit, votre détermination dans ce projet terroriste", indique-t-il.

Puis, après la série de questions de l’avocat général, il conclue, "avec ce silence Salah Abdeslam, on a confirmation que la lâcheté est la marque de fabrique des terroristes". 

Salah Abdeslam prend la parole. "Si je refuse de répondre aujourd'hui c’est parceque les faits qui sont jugés sont sortis de leur contexte. Si vous ne regardez pas ce que la France a fait aussi a côté, le jugement ne sera pas équitable", explique-t-il. Des propos qu'il avait déjà tenu au début du procès.

Guillaume Descours avec Ambre Lepoivre