Procès requis dans l'affaire des assistants d'eurodéputés: "Tout est faux", assure François Bayrou
François Bayrou bientôt devant la justice? Un procès a été requis contre lui et douze autres membres du MoDem pour une affaire d'emploi irréguliers d'assistants parlementaires d'eurodéputés. Le système mis en place au sein du MoDem entre 2009 et 2014 est dans le viseur de la justice. A l'époque, François Bayrou était déjà le patron du MoDem, alors que le parti comptait plusieurs eurodéputés.
"Nous n'avons jamais utilisé ces procédés-là", assure François Bayrou
Ces derniers embauchaient des assistants parlementaires, payés avec des fonds européens. Sauf que certains de ces assistants parlementaires auraient occupé, en réalité, un emploi à temps plein ou partiel au sein du parti centriste. Un moyen d'en assurer le fonctionnement à moindre coût, estiment les enquêteurs. 1,4 million euros auraient ainsi été détournés du Parlement européen.
"Cela fait six ans que l'affaire a démarré. Au bout des six ans, dans tous les documents des magistrats, il est marqué qu'il n'y a pas d'emplois fictifs au MoDem. Les preuves ont été apportées", répond François Bayrou ce mercredi face à Apolline de Malherbe sur RMC-BFMTV. "Nous n'avons jamais utilisé ces procédés-là", promet-il, estimant que c'est une "bataille politique" visant les mouvements minoritaires.
Estimant que la "vie politique est une jungle", il vise son propre camp. "Assez souvent, vos adversaires ne se trouvent pas forcément dans le camp de vos ennemis, il arrive parfois que la jungle vous réserve de mauvaises surprises", lance-t-il.
François Bayrou assure que ces accusations ont conduit à la mort de Marielle de Sarnez
François Bayrou est évidemment l'un des principaux accusés mais plusieurs anciens cadres sont également mis en cause. Un procès est également requis contre l'anicen Garde des Sceaux Michel Mercier ou contre Sylvie Goulard, par exemple.
C'est au juge d'instruction chargé de l'enquête que revient la décision ou non de les renvoyer devant un tribunal correctionnel. Le MoDem, de son côté, a toujours assuré avoir respecté toutes les règles.
L'ouverture de cette enquête avait poussé François Bayrou, Marielle de Sarnez (décédée en 2021) et Sylvie Goulard à démissionner du gouvernement, alors qu'ils y étaient arrivés un mois avant. Hormis le Modem, LFI et le RN sont également visés par des enquêtes sur des dossiers comparables.
"Dans ce genre de pièges il y a des gens qui ont le cuir épais pour supporter, et d’autres qui n’ont pas cette solidité là et parfois tombent malades et meurent. Il y a une dimension d’agression humaine qui est difficile à porter", évoquant la mort de Marielle de Sarnez. "Je ne connais pas une seule personne qui la connaissait qui puisse dire le contraire", conclut-il.