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Puces de lits, rats, maladies: "La prison de Fresnes, c'est la pire de toutes", témoigne un ex-détenu

Incarcéré de 2014 à 2016, Eric a connu la prison de Fresnes. Il estime qu'un événement comme "Kohlantess" est une bonne chose pour apaiser les tensions entre détenus et surveillants. Et donner de l'espoir à des prisonniers souhaitant se réinsérer.

La prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne, est au centre de la polémique. La raison? La tenue d'épreuves inspirées par le jeu télévisé Koh-Lanta entre détenus, surveillants et habitants de la ville, dans l'enceinte même de l'établissement, et diffusées sur les réseaux sociaux.

Dans la foulée, Eric Dupond-Moretti, le ministre de la Justice, a annoncé l'ouverture d'une enquête administrative alors que de nombreuses voix politiques ou policières se sont élevées pour dénoncer l'événement, organisé par des vidéastes amateurs qui diffusent leurs vidéos sous l'appellation "Kohlantess".

"Quelqu’un a perdu la vue à la suite d’une infection"

L'initiative avait pourtant reçu l'aval du ministère de la Justice et du directeur de l'établissement ainsi que plusieurs représentants syndicaux. Car elle permet de ressouder les liens à en croire certain.

C'est notamment ce qu'explique Eric, un auditeur de RMC, incarcéré de 2014 à 2016, notamment entre les murs de la prison de Fresnes. "Je ne souhaite à personne d’être enfermé, surtout à la prison de Fresnes, c’est la pire de toutes", assure-t-il ce lundi dans "Estelle Midi".

"Il y a des gens qui dorment avec des rats, avec des punaises de lit. Certains sont malades. Quand j’y étais, quelqu’un a perdu la vue à la suite d’une infection", explique Eric.

"Le pire pour un prisonnier, c’est de ne plus avoir d’espoir"

Pour lui, de tels événements capables d'apaiser les relations entre détenus et surveillants doivent être encouragés. "Il faut miser sur l’insertion. Le pire pour un prisonnier, c’est de ne plus avoir d’espoir, de ne pas savoir ce qu’on va faire en sortant. Il faut arrêter de prendre la tête aux personnes qui ont la volonté de se réinsérer", appelle Eric.

"Que ce soit un karting ou de la lecture, c’est extrêmement compliqué de participer à n’importe quelle activité en détention. Même pour travailler, il y a des gens qui attendent six mois, un an", ajoute l'ancien détenu.

Les détenus ayant participé aux épreuves de karting, de tir à la corde et au quiz, avaient été triés sur le volet. Il s'agissait uniquement de condamnés à des petites peines et déjà engagés dans la voie de la réinsertion. L'événement a permis de récolter de l'argent pour des associations.

G.D.