Un policier dans le coma après avoir reçu un projectile à la tête dans la Loire

ALERTE INFO - RMC
Il s'est écroulé au sol et a perdu connaissance. Un policier se trouvait vendredi dans le coma, avec pronostic vital engagé, après avoir reçu un projectile à la tête à Rive-de-Gier (Loire), une agression qui suscite de nombreuses réactions après le meurtre récent de deux fonctionnaires de police.
Lors d'une intervention pour tapage nocturne, peu après minuit, le brigadier-chef de 50 ans, père de deux enfants, a reçu un projectile à la tête, certaines sources évoquant une bouteille. Il a perdu connaissance et s'est écroulé au sol, dans une rue de cette ville de l'agglomération de Saint-Etienne.
Son pronostic vital est engagé, a indiqué devant la presse le directeur départemental de la sûreté publique Cédric Esson, alors que les premières informations étaient plutôt rassurantes.
"Intervention en urgence"
Le fonctionnaire a été évacué dans un premier temps vers l'hôpital voisin de Saint-Chamond, puis transporté au CHU de Saint-Etienne, où il a été constaté qu'il souffrait "d'une plaie à la tête au niveau de la tempe" nécessitant "une intervention en urgence à cause d'un hématome", a expliqué M. Esson. "Il n'est toujours pas réveillé. Le coma est pour l'instant prolongé et visiblement les atteintes qu'il a eues sont extrêmement graves", a-t-il poursuivi. "Sur le plan post-opératoire, des inquiétudes se font désormais jour", a reconnu André Merle, procureur adjoint de la République de Saint-Etienne qui, en fin de matinée, avait relevé que "l'opération s'était bien passée".
"8.000 policiers et gendarmes sont blessés chaque année"
Le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a apporté "tout son soutien" au blessé et à ses collègues. "Nos services sont pleinement mobilisés pour retrouver l'auteur des faits", a-t-il assuré sur Twitter.
"Un policier a été grièvement blessé au cours d'une intervention (...) Je lui apporte tout mon soutien, ainsi qu'à ses collègues. Nos services sont pleinement mobilisés pour retrouver l'auteur des faits", a réagi Gérald Darmanin sur Twitter.
Le ministre de l'Intérieur a aussi affirmé, en marge d'une déplacement à Lille vendredi midi, que "8.000 policiers et gendarmes sont blessés chaque année et que c'est le quotidien des policiers et des gendarmes que d'être malheureusement agressés dans leurs fonctions".
Que s'est-il passé?
La victime faisait partie d'un équipage de trois policiers du commissariat de Saint-Chamond qui veillait à l'application du couvre-feu. Il est allé à la rencontre d'un groupe d'une quinzaine de jeunes hommes, signalés pour "tapage nocturne" dans le quartier du Grand pont, selon Vincent Bony, le maire PCF de Rive-de-Gier.
Les individus se sont armés de tout ce qu'ils avaient "à côté d'eux, à savoir des bouteilles, des parpaings", poussant les policiers à faire usage de gaz lacrymogène, avant d'essuyer "une pluie de projectiles", selon le DDSP.
Deux des policiers sont parvenus à se réfugier à l'intérieur de leur véhicule, avant de retrouver leur collègue inconscient au pied de celui-ci.
Appel a témoins lancé
Personne n'avait encore été interpellé vendredi après-midi, dans le cadre de l'enquête ouverte pour blessures volontaires sur personnes dépositaires de l'autorité publique, des faits passibles de 10 ans d'emprisonnement. Un appel a témoins a été lancé par le parquet de Saint-Etienne.
L'agression a suscité de nombreuses réactions de soutien au fonctionnaire blessé et de condamnations de la part de responsables politiques locaux et nationaux. Le syndicat Alliance Police nationale a demandé "la mise en place rapide de peines minimales et incompressibles pour les auteurs de tels actes".
Le premier ministre Jean Castex a annoncé en lundi soir un durcissement des peines encourues par les agresseurs de policiers et de gendarmes, et notamment une peine de sûreté de 30 ans pour les personnes condamnées à perpétuité pour un crime commis contre les forces de l'ordre.