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Manifestation pro-palestinienne interdite à Paris: l'ambassadeur d'Israël en France estime qu'il s'agit d'"un rassemblement pour soutenir une organisation terroriste"

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Sur RMC, Daniel Saada, ambassadeur d'Israël en France, a comparé la manifestation pro-Palestine prévue samedi àParis, puis interdite, à une manifestation pour les assassins de Samuel Paty.

Pas de manifestation en soutien au peuple palestinien samedi à Paris. Le préfet de police de la capitale a annoncé son interdiction jeudi, "conformément" à la demande du ministre de l'Intérieur.

Gérald Darmanin avait en effet demandé l'interdiction de cette marche entre Barbès et la place de la Bastille qui devait s'élancer à 15h en raison des "graves troubles à l'ordre public constatés en 2014".

A l'époque, plusieurs manifestations en France pour dénoncer l'offensive israélienne dans la bande de Gaza avaient été le "théâtre d'heurts violents", les forces de l'ordre avaient notamment été prises pour cible.

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"Ceux qui descendent dans la rue pour crier "mort aux Juifs", je peux comprendre qu'on veuille les interdire"

Daniel Saada, ambassadeur d'Israël en France, était l'invité de RMC ce vendredi matin, et estime que c'est tout à fait normal d'interdire ce rassemblement.

"Ce n'est pas une guerre entre Palestiniens et Israéliens. C'est une guerre entre une organisation terroriste et une démocratie. Ceux qui veulent descendre dans la rue pour soutenir une organisation terroriste... Je peux comprendre qu'on prenne des précautions. Ceux qui descendent dans la rue pour crier "mort aux Juifs" je peux comprendre qu'on veuille les interdire.
Il ne s'agit pas de soutenir la cause palestinienne ce que je peux comprendre tout à fait légitimement. Mais imaginez des gens qui voudraient descendre dans la rue pour soutenir ceux qui ont égorgé le professeur Samuel Paty. J'imagine qu'une telle manifestation serait interdite."

Pour motiver son arrêté le préfet Didier Lallement a indiqué notamment qu'il "existe un risque sérieux que les affrontements entre palestiniens et forces de l'ordre israéliennes ne se transportent sur le territoire national", occasionnant "des troubles graves à l'ordre public". Des "exactions contre des synagogues et intérêts israéliens" dans des "pays voisins comme l'Allemagne" ont "déjà eu lieu cette semaine", écrit également le préfet, assurant "qu'un grand risque existe que ce type de faits se produisent en France".

"Une forte mobilisation est attendue, rassemblant des soutiens hétérogènes", dont "de nombreux éléments à risques cherchant à provoquer des affrontements avec les forces de l'ordre", poursuit-il encore.

Une source policière nous explique également que ce type de rassemblement est souvent une aubaine pour les casseurs et les groupes violents qui s’infiltrent aux côtés des manifestants.

Les affrontements entre le Hamas et Israël avaient fait jeudi 87 morts à Gaza, enclave palestinienne sous blocus israélien contrôlée par le Hamas, et 7 côté israélien, et ne montrait aucun signe d'apaisement.

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J.A.