RMC

Yuriy passé à tabac après une "vengeance"? "Il y était mais n'a pas frappé et n'a pas filmé" selon son avocat

DOCUMENT RMC - L'avocat de Yuriy, violemment lynché le 15 janvier dernier à Paris, confirme une agression en représailles mais tempère l'intensité de la première "bagarre" survenue cinq jours plus tôt en écartant tout action de son client.

Comment en est-on arrivé à un tel déchaînement de violence contre Yuriy, l’adolescent de 15 ans lynché le 15 janvier dernier? C’est ce que les enquêteurs tentent aujourd’hui de déterminer alors que la victime se remet lentement de son agression ultra-violente.

Et les policiers chargés de l’enquête semblent accréditer l’hypothèse d’un match retour, une vendetta commise par les jeunes de Vanves pour venger un des leurs, pris à partie et violemment frappé cinq jours plus tôt par d’autres jeunes du 15e se revendiquant de la dalle de Beaugrenelle. Cette agression, avait été filmée et avait circulé sur les réseaux sociaux.

Mais si l’avocat de la victime Francis Szpiner, reconnaissait bien ce matin sur RMC un acte en représailles à la rixe précédente, il tempère en évoquant une intensité différente et minimisant l’implication de Yuriy:

"C’est certainement une vengeance, une bagarre retour mais ce n’est pas la même intensité ni les mêmes faits. Il y a y a eu une bagarre le 10 janvier, Yuriy y était mais n'a pas frappé et n'a pas filmé", assure-t-il ce lundi sur RMC.

>> A LIRE AUSSI - Pour la première fois, l'avocat de Yuriy s'exprime: "C'est un miraculé, il ne comprend pas cette explosion de violence"

"Yuriy n’a pas été spécifiquement ciblé"

"Yuriy n’a pas de casier judiciaire, ne s’est jamais livré à des activités délictueuses, n'a jamais été interpellé par la police. C’est un bon élève, apprécié. Yuriy n’a pas été spécifiquement ciblé, c’est celui qu’ils ont pu attraper. Ils ont repéré trois quatre garçons qui étaient de 'la bande de Beaugrenelle', il a glissé et ils se sont acharnés. Ils n’ont pas ciblé Yuriy comme le chef d’une bande rivale".
"Il est victime, partie civile et les images parlent d’elle-même. Il peut y avoir une enquête sur la rixe précédente mais elle n’a pas l’intensité, la violence, le caractère délibéré de ce qu’il s’est passé le 15 janvier, on est dans une tentative d’assassinat".

Un tournevis en peur "de représailles"

Concernant le "petit tournevis", retrouvé dans la poche de Yuriy, Francis Szpiner évoque "peut-être", la peur "de représailles" en assurant que l'adolescent s'en expliquera quand son état de santé le permettra. Car après plusieurs jours de coma, Yuriy qui a pu se réveiller reste lourdement marqué par l'agression et "parle difficilement". "Son état ne permet pas une audition dans les prochaines semaines (…) mais il pourrait être entendu d’ici un mois".

"Il peut y avoir une enquête sur la rixe précédente mais elle n’a pas l’intensité, la violence, le caractère délibéré de ce qu’il s’est passé", ajoute-t-il.

"Avoir des amis au sein d'une bande ne signifie pas en être membre, soulignait Nataliya K. la mère de Yuriy. "Son tournevis sur lui, c'était simplement pour un cours d'art plastique, et il n'a pas frappé ce jeune", avait-elle assuré deux semaines après l'agression de son fils. Dans le cadre de l'enquête sur l'agression de Yuriy, onze personnes ont été déférées, et cinq d'entre eux ont été écroués.

>> A LIRE AUSSI - "Ça va nous péter à la gueule": le cri d'alerte du maire de Poissy après l'agression de policiers

G.D.