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"100 jours": la loi immigration repoussée par Elisabeth Borne, faute de majorité

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Lors de la présentation de sa feuille de route des "100 jours" ce mercredi, Elisabeth Borne a annoncé le report de la loi immigration à l'automne, faute de pouvoir assurer une majorité au Parlement.

Elle a été déjà promise puis reportée. On l’a annoncée "saucissonnée" puis non. Et elle est à nouveau repoussée. La loi immigration, portée par Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Olivier Dussopt, ministre du Travail, ne sera pas débattue à l’Assemblée nationale et au Sénat avant l’automne. Elisabeth Borne, la Première ministre, a annoncé ce mercredi, lors de la présentation de la feuille de route pour les "100 jours", cette décision de repousser la loi immigration, faute de majorité pour la faire voter.

"Aujourd'hui, il n’existe pas de majorité pour voter un tel texte comme j’ai pu le vérifier hier en m’entretenant avec les responsables des Républicains, a-t-elle expliqué. Ils doivent encore dégager une ligne commune entre le Sénat et l’Assemblée, tenant compte de la nécessité de trouver une majorité dans chaque assemblée autour d’un texte nécessairement équilibré. Aujourd’hui, ils n’y sont manifestement pas. Par ailleurs, ce n'est pas le moment de lancer un débat sur un sujet qui pourrait diviser le pays. Nous allons donc continuer les échanges pour trouver un chemin autour du projet de loi. Et si nous ne pouvons pas trouver d’accord global, nous présenterons en tout état de cause un texte à l’automne avec comme seul boussole l’efficacité."

La crainte du 49.3

Emmanuel Macron avait pourtant réaffirmé son attachement à ce texte sur l’immigration en début de semaine, dans un entretien au Parisien. "Je veux une loi efficace et juste, en un seul texte tenant cet équilibre", expliquait-il, après avoir envisagé de le découper en plusieurs parties. Le projet de loi initial comporte deux volets principaux, chacun irritant une partie des oppositions: d'une part des mesures pour faciliter et accélérer les expulsions des étrangers qui constituent une menace pour l'ordre public, de l'autre des mesures de régularisation pour certains travailleurs sans-papiers dans les secteurs en "tension".

Olivier Dussopt avait lui indiqué ce mardi sur Cnews vouloir "tout faire pour éviter le 49.3" sur cette loi immigration, mais avait reconnu que cela faisait partie des "hypothèses". Après celui sur la réforme des retraites, l’exécutif a finalement considéré que le risque de devoir y recourir avant l’été était trop grand.

LP