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Affaire des assistants parlementaires: Marine Le Pen "très sereine" à l'ouverture du procès

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Son parti n'a "violé aucune règle" et elle "répondra à toutes les questions" du tribunal. Marine Le Pen a voulu afficher lundi sa "sérénité" à l'ouverture de son procès et celui de 24 autres personnes et du Rassemblement national, soupçonnés d'avoir détourné des fonds du Parlement européen pour payer des salariés du parti.

Marine Le Pen devant la justice. L'ex-présidente du RN est jugée à partir de ce lundi avec 24 autres personnes, soupçonnées d'avoir détourné des fonds du Parlement européen pour payer des salariés au seul service du parti d'extrême droite. En arrivant au tribunal, à Paris, la cheffe des députés RN a assuré être "très sereine".

"J'aborde ce procès avec beaucoup de sérénité et énormément d’arguments à développer pour défendre la liberté parlementaire en cause dans cette affaire, démontrer que nous n'avons violé aucune règle politique. Ce sont des arguments extrêmement sérieux", a-t-elle expliqué devant la salle d'audience. L'ancien député européen Bruno Gollnisch, le député et porte-parole Julien Odoul ou encore le garde du corps Thierry Légier sont également présents au tribunal.

Neuf anciens eurodéputés du FN doivent comparaître au tribunal, dont Marine Le Pen mais aussi Louis Aliot. A leurs côtés, 12 personnes ayant été leurs assistants parlementaires et quatre collaborateurs du parti seront aussi jugés dans ce procès prévu trois demi-journées par semaine jusqu'au 27 novembre.

Les accusés risquent dix ans de prison, 1 million d'euros d'amende et dix ans d'inéligibilité

L'affaire a débuté en 2015 par un signalement du président du Parlement européen Martin Schulz et concerne de très nombreux contrats d'attachés parlementaires sur une période de plus de dix ans (2004-2016).

Pour l'accusation, ces "assistants", bien en peine de décrire leurs tâches, n'en avaient que le titre. Certains n'avaient jamais même rencontré leur employeur officiel ou mis les pieds au Parlement et ne travaillaient, selon l'accusation, que pour le parti - ce qui est interdit dans la réglementation européenne.

Il s'agit notamment du garde du corps historique du fondateur du FN Jean-Marie Le Pen, Thierry Légier, de sa secrétaire, de la cheffe de cabinet de Marine Le Pen, Catherine Griset, ou encore du graphiste du parti...

Les prévenus, jugés notamment pour détournement de fonds publics ou complicité de ce délit, encourent un maximum de dix ans d'emprisonnement et 1 million d'euros d'amende et surtout une peine d'inéligibilité de dix ans susceptible d'entraver les ambitions présidentielles de Marine Le Pen pour 2027. L'audience a été levée vers 19h30, et reprendra mardi avec d'autres questions de procédure.

LP avec Cyprien Pézeril (et AFP)