Marine le Pen et le RN devant la justice: "À les entendre, ils avouent presque" selon Charles Consigny

Le RN devant la justice. Marine Le Pen et 26 autres personnes sont attendus à partir de ce lundi devant le tribunal correctionnel de Paris, soupçonnés d'avoir détourné des fonds publics européens. Entre 2004 et 2016, les enveloppes dédiées aux assistants d'eurodéputés auraient été utilisées pour rémunérer des cadres du parti encore à l'époque nommé FN, une pratique strictement interdite.
"Nous n'avons rien à nous reprocher dans cette affaire", assurait mi-septembre Marine Le Pen au Parisien, assurant vouloir expliquer à la barre que les assistants parlementaires ne sont "pas des salariés du Parlement européen" et ont "vocation à faire de la politique".
"J'ai l'impression que le RN n'est pas très serein"
Pour l'avocat Charles Consigny, ancien soutien de Valérie Pécresse, le RN n'a pas l'air "serein". "J'ai l'impression que le RN n'est pas très serein par rapport à ce procès et qu'ils contestent leur culpabilité avec peu d'enthousiasme et d'allant", estime-t-il ce lundi sur le plateau des Grandes Gueules. "À les entendre, ils avouent presque avoir été pris avec les doigts dans le pot de confiture", ajoute-t-il.
Il estime également que le président du RN Jordan Bardella "est un peu passé entre les gouttes", malgré les révélations de Mediapart "qui pourraient laisser penser qu'il était lui aussi impliqué".
Et alors que Marine Le Pen risque jusqu’à dix ans de prison, 1 million d’euros d’amende et dix ans d’inéligibilité, Charles Consigny estime qu'une condamnation ne la menace pas pour l'élection présidentielle de 2027. "L'inéligibilité n'est pas immédiate, sauf si le tribunal décide d'assortir sa décision d'une exécution provisoire. Sinon, par principe, si vous faites appel, ça ne s'applique pas immédiatement", explique-t-il sur RMC et RMC Story.
Le précédent du MoDem
"Je vois très mal un tribunal correctionnel assortir sa décision d'une exécution provisoire. Elle pourrait faire appel et se pourvoir en cassation, tout ce genre de choses qui l'amènerait sereinement en 2027", prédit l'avocat.
"On insiste beaucoup sur la peine maximum mais je pense que ces pratiques sont courantes au Parlement européen et dans tous les partis", note l'agriculteur Didier Giraud. D'ailleurs, le MoDem de François Bayrou a déjà été condamné pour la même chose, seul le président du parti lui-même ayant été relaxé.