RMC
Politique
Exclusivité

Autonomie pour la Corse: "C’est un ‘oui mais’, mais c’est un oui quand même" se félicite Gilles Simeoni

placeholder video
Invité d'"Apolline Matin" ce vendredi sur RMC et RMC Story, le président du Conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, se félicite de l'avancée vers un statut d'autonomie, comme l'a proposé Emmanuel Macron la veille.

La voie est ouverte à une autonomie de la Corse. Devant l'Assemblée de Corse, Emmanuel Macron a annoncé ce jeudi son souhait que l'île de Beauté obtienne un changement institutionnel, "dans la République, "pas contre l’Etat ni sans l’Etat". C'est une revendication des élus corses, qui sont donc satisfaits de ce nouveau pas.

"Nous demandons un statut d’autonomie, nous attendions la réponse du chef de l’Etat et elle est venue hier, explique Gilles Simeoni, président du Conseil exécutif de Corse, dans 'Apolline Matin' ce vendredi sur RMC et RMC Story. C’est un ‘oui mais’, mais c’est un oui quand même et c’est ce que je veux retenir. Il reste bien sûr beaucoup de travail et sans doute beaucoup d’obstacles devant nous, mais nous allons les aborder avec sérénité, confiance et détermination."

Témoin RMC : Gilles Simeoni - 29/09
Témoin RMC : Gilles Simeoni - 29/09
7:49

"Pas de ligne rouge" selon Gilles Simeoni

Désormais, un accord devra être trouvé entre les différentes parties sur un texte qui devra ensuite être adopté par le Congrès. Au coeur des discussions, il y aura à nouveau les questions de la co-officialité de la langue corse, le statut de résident et la reconnaissance du peuple corse. Jusqu'à présent, l'Elysée a fermé la porte.

"A mon avis, il y a une évolution importante du président de la République qui a dit qu’il n’y avait pas de ligne rouge, souligne Gilles Simeoni. Ce qui veut dire très clairement que tout peut être discuté. Je ne pense pas que ce soit fermé. Il y a des chemins d’équilibre à trouver. La notion de peuple corse, nous y sommes extrêmement attachés. Nous considérons qu’il existe à l’évidence un peuple corse, par l’histoire, la langue, la culture, le rapport à la terre, une Constitution écrite, la première du monde au 18e siècle. On sait aussi que le concept de peuple, dans la Constituions française, est réservé au peuple français. Donc il faut trouver un chemin juridique, constitutionnel, créatif. Le président a dit très clairement qu’il était favorable à un article spécifique consacré à la Corse dans la Constitution et qu’il mentionne expressément une communauté historique, culturelle et linguistique, les Corses. C’est un pas important."

"Sur la question de la co-officialité, 90% des Corses sont favorables. Je pense qu’on va trouver un chemin", ajoute le président du Conseil exécutif de Corse, évoquant aussi la notion de bilinguisme. "Le président défend la Constitution, il est prêt à la faire évoluer. Il y a un certain nombre de principes qu’il ne veut pas remettre en cause, et je le comprends, à la place qui est la sienne. En ce qui me concerne, je suis dans la lignée d’un combat démocratique depuis 60 ans pour que la Corse puisse accéder à un statut d’autonomie. On ne peut sortir d'une telle relation conflictuelle que par des efforts de part et d'autre. Nous avons la volonté de défendre ce pour quoi nous avons été mandatés l’un et l’autre, et la volonté ferme de trouver des points d’équilibre."

Laurent Picat Journaliste RMC