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Bruno Retailleau soutient l'interdiction du voile pour les employées d'une association de Nancy

Illustration - une jeune fille avec un voile

Illustration - une jeune fille avec un voile - FRANCOIS LO PRESTI / AFP

Le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau a assuré ce vendredi soutenir l'interdiction du voile pour les employées de confession musulmane d'une association de Nancy.

La modification du règlement intérieur d'une association à vocation sociale de Nancy pour y instaurer une clause de neutralité, fait peser le risque d'un licenciement sur deux employées portant le voile, alerte un syndicat, quand le ministre de l'Intérieur annonce vendredi son "soutien" à l'association.

Le conseil de l'Association Accueil et Réinsertion Sociale (AARS) de Nancy, "opérateur de l'Etat", a modifié le 10 août son règlement intérieur, qui était obsolète, a expliqué à l'AFP un délégué syndical SUD. A cette occasion, une clause de neutralité (religieuse, politique et philosophique) a été instaurée, explique le syndicat dans un communiqué.

"Je vais lutter sans relâche pour faire reculer le séparatisme"

Le 19 septembre, "deux salariées de l'association de confession musulmane" qui portaient le voile ont fait l'objet d'un entretien avec la présidente de l'association "pour une explication de texte", poursuit SUD. "Trois solutions leur ont été proposées": le retrait de leur voile, une rupture conventionnelle ou un licenciement, énumère le syndicat.

Les salariées concernées devaient donner une réponse à la direction jeudi, mais actuellement en arrêt maladie, elles ne l'ont pas encore fait, selon une source syndicale dénonçant la "brutalité de la situation".

"Il n'est pas acceptable que des personnes cherchent à s'extraire des règles communes en matière de laïcité", a indiqué sur X vendredi le ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau. "Je soutiens cette association, opérateur de l'État, qui ne fait qu'appliquer la loi. En tant que ministre de l'Intérieur, je vais lutter sans relâche pour faire reculer le séparatisme."

Sollicitée par l'AFP, la direction de l'AARS n'a pas répondu.

Une mission de service public soumise aux règles de neutralité?

"Comment accepter une limitation des libertés individuelles, des avis politiques, des pensées philosophiques dans un secteur perpétuellement animé et traversé par les questions sociales, sociétales, politiques, religieuses et philosophiques", s'est questionné SUD.

Selon le syndicat, la direction avance le fait que les employés de l'association réalisent une mission de service public et doivent donc suivre les mêmes règles que les fonctionnaires, soumis comme le veut la loi au devoir de neutralité.

300 employés autour de l'urgence sociale ou l'hébergement

L'association emploie 300 personnes, principalement autour de Nancy et dans le sud de la Meurthe-et-Moselle.

Ses actions se répartissent autour l'urgence sociale, l'hébergement, le médico-social et l'accompagnement vers l'emploi et le logement, selon une offre d'emploi publiée sur le site de France Travail.

Un rassemblement est prévu à l'appel du syndicat mercredi à Nancy, lors du prochain conseil d'administration de l'AARS, "pour demander à la gouvernance de retirer la clause de neutralité".

G.D. avec AFP