Budget 2025: les parlementaires réunis en commission mixte paritaire pour trouver des compromis

Sept sénateurs et sept députés se réunissent ce jeudi matin en commission mixte paritaire, pour tenter de trouver enfin un accord sur le budget de l'année 2025. La réunion vise à faire en sorte que le Sénat et l'Assemblée nationale puissent approuver la semaine prochaine le texte du budget.
Les parlementaires doivent impérativement se mettre d'accord et trouver un compromis. En coulisses les négociations ont commencé il y a plusieurs jours, mais l'arrêt des discussions entre le gouvernement et les socialistes complique les discussions. De nombreux sujets restent toujours en suspens.
Un passage en force au 49.3 ?
Ce budget 2025 sera difficile à boucler, notamment après l'abandon de certaines propositions comme les 7 heures de travail gratuites qui devaient rapporter 2 milliards d'euros. À charge donc aux parlementaires de trouver de nouvelles recettes: taxe sur les français les plus riches, taxe sur les grandes entreprises. Les parlementaires devront aussi s'accorder sur des économies pour les collectivités ou les ministères.
De cette réunion dépend aussi l'avenir du gouvernement. Si un accord est trouvé, mais si le texte est jugé trop dur par une majorité de groupes politiques, la censure pourrait alors revenir.
Si les 14 députés et sénateurs tombent d'accord à l'issue de ce marathon à huis clos, le parcours du budget ne sera pas pour autant terminé. Il faudra ensuite le voter, probablement par un passage en force au 49-3 dès la semaine prochaine, avec le risque d'une motion de censure qui pourrait une nouvelle fois provoquer la chute du gouvernement. François Bayrou pourrait subir le même sort que Michel Barnier en décembre dernier.
Les socialistes entre deux eaux
Depuis les propos de François Bayrou sur la situation migratoire en France, les socialistes menacent le gouvernement d'une nouvelle motion de censure, mais des divisions existent au sein du PS.
"Le Premier ministre se dit qu'on lui est forcément aquis", s'agace une dirigeante du parti, qui ne se fait pas d'illusion: La commission mixte paritaire de jeudi risque aussi d'être décevante, sans concessions supplémentaires selon elle. Dans les couloirs de l'Assemblée national, un autre dirigeant du PS avoue être déjà tourné vers "la motion de censure la semaine prochaine".
Mais le PS est tiraillé entre l'envie d'un budget enfin adopté, et le sentiment que le compte n'y est pas.
"Le scénario est écrit nulle part, même si on est de plus en plus à vouloir censurer", assure un député influent.
À moins que ce soit les électeurs qui freinent les volontés de censure. Un proche du patron du PS le reconnait: "Évidemment que sur le terrain on nous pousse à la non-censure".