Bayrou écarte les 7h de travail non rémunérées et confirme qu'aucun impôt nouveau ne pèsera sur les ménages

Aucun impôt nouveau ne pèsera sur les ménages dans le budget 2025, a confirmé lundi le Premier ministre François Bayrou, écartant également la piste des sept heures de travail non rémunéré avancée par le Sénat dans le cadre du budget de la Sécurité sociale.
"Est-ce qu'on peut s'engager à ce que les ménages français, je parle bien des ménages, n'auront pas d'impôts nouveau en 2025?", a interrogé le journaliste de LCI.
"Oui", a répondu le chef du gouvernement, à quelques jours d'une réunion d'une commission mixte paritaire, où sept députés et sept sénateurs tenteront de trouver un compromis sur le projet de loi de finances pour 2025, tombé avec la censure du précédent gouvernement en décembre.
"Le travail doit être payé"
Le ministre de l'Économie Eric Lombard s'était déjà engagé en ce sens, ainsi que la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, qui s'était dite opposée à tout nouvel impôt qui pénaliserait "le pouvoir d'achat de la classe moyenne".
Le Premier ministre a par ailleurs écarté l'idée avancée par le Sénat d'une nouvelle "journée de solidarité" dédiée au financement des mesures en faveur du grand âge, sous la forme d'un forfait de sept heures annuelles supplémentaires travaillées sans rémunération, pour chaque salarié.
"Le travail ne doit pas être gratuit", a-t-il insisté sur LCI, se disant "prêt à discuter" de cette "proposition parlementaire", tout en soulignant que "c'est aussi une règle simple que tout travail mérite salaire".
Il a également indiqué que dans le projet de budget 2025, la "contribution spéciale" des grandes entreprises réalisant plus de 1 milliard de chiffre d'affaires était maintenue : "On va voir ce que dira la commission mixte paritaire, mais elle est d'une année".
"Ce que je pense, c'est que toujours frapper l'entreprise et toujours frapper ce qu'on appelle les grandes entreprises, c'est se tromper de cible", a-t-il ajouté.
"En revanche, il y a quelque chose qu'il faut qu'on regarde de près, c'est la fraude fiscale ou en tout cas les abus fiscaux, le fait qu'on se serve d'un certain nombre de règlements pour ne pas payer d'impôts ou pour payer moins d'impôts que ce qu'on devrait payer, et notamment quand on a beaucoup de moyens", a-t-il estimé.
Immigration et référendum
Sur l'immigration, François Bayrou s'est dit favorable à une restriction du droit du sol dans le département de Mayotte mais pas en métropole. Pour lui, ses ministres, le très droitier Bruno Retailleau (Intérieur) qui veut durcir les conditions de régularisation des étrangers en France, et le rocardien Eric Lombard (Economie) pour qui le pays "a besoin d'une immigration de travail", ont tous "les deux" raison.
"L'immigration ne peut pas constitutionnellement, même pas par préférence, (...) être un sujet de référendum", a affirmé lundi sur LCI François Bayrou alors qu'Emmanuel Macron avait évoqué dans ses voeux la possibilité de consulter les Français.
"Le champ du référendum est très clairement défini par les institutions. Il faut que ce soit l'organisation des pouvoirs publics, économique ou sociale", a justifié le Premier ministre, sans exclure de pouvoir solliciter cet outil sur d'autres sujets que l'immigration.
Pas de suppression de postes enseignants
"Nous n'allons pas supprimer les 4.000 postes" dans l'Éducation nationale dans le budget 2025, comme envisagé par l'ancien Premier ministre Michel Barnier et cette décision est "définitive", a indiqué lundi François Bayrou.
"Je n'ai pas dissimulé que 4.000 postes inscrits, c'est une chose. Encore faut-il qu'il y ait des candidats aux concours pour devenir enseignants", a ajouté le Premier ministre sur la chaîne LCI, à quelques jours d'une réunion d'une commission mixte paritaire, où sept députés et sept sénateurs tenteront de trouver un compromis sur le projet de loi de finances pour 2025, tombé avec la censure du précédent gouvernement en décembre.