"C'est affligeant": à gauche, les électeurs agacés par l'incapacité des dirigeants à s'entendre

Cela fait 10 jours que le Nouveau Front populaire est arrivé en tête des élections législatives. Olivier Faure, Premier secrétaire du PS, a confirmé mardi que les membres de l'alliance de gauche étaient tombés d'accord sur le principe d'une candidature unique pour la présidence de l'Assemblée nationale, mais sans dévoiler de nom pour l'instant.
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Et il n’y a donc toujours pas de candidat en vue pour Matignon. Après avoir éliminé les hypothèses d'Huguette Bello et Laurence Turbiana, les négociations du NFP font du sur place. Mais pour tenter de débloquer la situation, les députés du groupe communistes ont proposé mardi de soumettre au vote des députés du NFP la désignation du Premier ministre.
Cette absence d’entente est en tout cas une profonde déception pour les électeurs de la coalition. Agacé, ce retraité pourtant calme à l’habitude s'emporte envers ceux pour qui il a voté.
“Je leur dirais que c’est affligeant. Je suis très en colère. Ils nous ont donné une image désastreuse de ce qu’est le Front populaire et ils se montrent incapables de trouver un candidat unique”, déplore-t-il.
Un boulevard pour le RN à la présidentielle?
Un blocage qui aurait pu être évité selon Laure, infirmière. “On a eu beaucoup d’espoir au second tour avec cette union populaire et ça retombe un peu comme un soufflé. Du coup, la coalition est en train de se défaire. C’est comme si c’était des réactions au coup par coup et qu’il n’y avait pas eu d’anticipation se disant ‘au fait si on passe, qu’est ce qu’on fait ensuite?”, pointe-t-elle.
Pour Romain, l’absence de consensus s’explique plutôt par des querelles personnelles.
“Il faut être à la hauteur des exigences des électeurs, arrêter les gamineries et se mettre d’accord. Parce que finalement au-delà des questions d’ego, il y a beaucoup plus important en ce moment. Ils ont voulu incarner un espoir pendant les élections, donc ça serait bien maintenant de prendre ses responsabilités”, juge-t-il.
D’autres électeurs redoutent même que cette incapacité de la gauche à s’entendre ouvre un boulevard au Rassemblement national pour la prochaine présidentielle.