Concessions sur le budget: Michel Barnier a le "déshonneur et aura la censure", selon Manuel Bompard

Manuel Bompard, coordinateur de La France insoumise, a réaffirmé ce vendredi sur BFMTV-RMC l'intention de LFI de censurer Michel Barnier et de faire tomber son gouvernement." Ce budget en l'état est inacceptable", a attaqué Manuel Bompard. Pour le député, il n'y a pas grand-chose à garder du projet du Premier ministre.
"Ce sont les Français qui vont payer le prix de ce budget (...) "Il ne demande pas d'effort à tout le monde", ajoute-t-il, évoquant notamment les milliardaires, qu'il juge préservés de toute mesure.
Manuel Bompard a dit ne pas être dupe des tentatives de négociations du Premier ministre afin d'éviter la censure, alors que ce dernier a annoncé jeudi finalement ne pas augmenter les taxes sur l'électricité. "En réalité, la décision sur l'électricité n'est pas une annulation des augmentations (...), ça dépend pour qui, tout le monde n'a pas des tarifs réglementés", assure-t-il, parlant de "Joe l'embrouille".
AME: "Non-sens économique, sanitaire et moral"
Concernant l'AME, "c'est non-sens économique, sanitaire et moral", a-t-il dénoncé. Michel Barnier a annoncé jeudi sa volonté de baisser "sensiblement" le panier de soins pris en charge par l'AME, qui prend notamment en charge les malades sans-papiers sur le territoire français.
La mesure, contestée selon Manuel Bompard par l'ensemble du corps médical, serait ridicule car "les maladies se fichent bien des papiers". "Il se tourne vers le RN, comme depuis le début", a fustigé le député LFI. "Michel Barnier a choisi le déshonneur pour éviter la censure, en vérité, il a le déshonneur et aura la censure", prophétise-t-il, évoquant son "sursis".
Lettre envoyée à Bruno Retailleau
Pour le député, plusieurs solutions sont possibles pour abolir le projet du gouvernement. Tout d'abord, une "première étape" : "faire tomber" Michel Barnier. "Si le gouvernement tombe, son budget tombe aussi, mais il y a la possibilité d'avoir un nouveau gouvernement avec un nouveau budget, un gouvernement du NFP", a exposé l'Insoumis. Avant d'évoquer une potentielle démission du chef de l'Etat.
"J'ai vu se multiplier des prises de position - pas que de mes rangs - dire que la seule solution pour sortir d'une situation de blocage c'est son départ", a évoqué le coordinateur de LFI, qui a d'ailleurs envoyé une lettre au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau, lui faisant part de ses interrogations sur les modalités d'un scrutin anticipé et du délai - 20 jours au plus tôt et 35 jours au plus tard - après la démission du président de la République, qui selon lui pourrait ne pas permettre de récolter à bien les 500 parrainages nécessaires.