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Démission d'Emmanuel Macron: LFI interpelle Bruno Retailleau sur une présidentielle anticipée

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Le coordinateur de LFI Manuel Bompard a adressé un courrier au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau à propos des modalités d'une éventuelle présidentielle anticipée, en cas de démission d'Emmanuel Macron. Sa principale interrogation repose sur le délai, 35 jours après au plus tard, qui ne permettrait pas selon lui de mener à bien une candidature.

La France insoumise a adressé un courrier au ministre de l'Intérieur Bruno Retailleau pour préciser les "modalités d'organisation" concernant une élection présidentielle anticipée, en cas de démission d'Emmanuel Macron, en s'inquiétant notamment des délais resserrés prévus par la Constitution.

"La crise politique ouverte par Emmanuel Macron avec la dissolution de l'Assemblée nationale pourrait conduire dans les prochains jours à la censure du gouvernement Barnier", écrit le coordinateur national du mouvement Manuel Bompard, dans ce courrier publié jeudi.

Le gouvernement de Michel Barnier pourrait éventuellement tomber dès la semaine prochaine, sous le coup d'une motion de censure votée à la fois par la gauche et par le Rassemblement national. "Dans ce contexte, des voix de plus en plus nombreuses évoquent la possibilité de la tenue dans les prochaines semaines d'une élection présidentielle anticipée", fait-il valoir auprès de Bruno Retailleau, en charge de l'organisation des élections en France, à qui il soumet plusieurs interrogations face à ce scénario, "un moment décisif pour l'avenir de notre pays".

Inquiétude sur la récolte des 500 parrainages

"Quel délai prévoyez-vous pour assurer aux citoyens français la possibilité de s'inscrire sur les listes électorales ?" ou encore "Pouvez-vous m'indiquer quelles mesures ont ou vont être prises pour assurer l'impression des bulletins de vote ainsi que l'acheminement des documents de propagande officielle ?".

La démission du président de la République, prévue dans l'article 7 de la Constitution, entraîne une élection présidentielle anticipée entre "vingt jours au moins et trente-cinq jours au plus après".

Or, selon Manuel Bompard, cette échéance représente un délai court notamment pour permettre le dépôt des 500 parrainages nécessaires pour être candidat. La Constitution précise que la collecte doit parvenir "au plus tard le troisième mardi précédant le premier tour de scrutin à dix-huit heures", soit 20 jours avant ce dernier.

"Pourriez-vous nous indiquer comment ce délai peut être compatible avec celui indiquant que l'élection doit avoir lieu entre 20 et 35 jours ?", demande notamment Manuel Bompard au ministre de l'Intérieur.

Jean-Luc Mélenchon, candidat le "mieux placé"

Invité vendredi matin sur BFMTV/RMC, Manuel Bompard a justifié cette initiative par les prises de position de tous bords appelant à la démission d'Emmanuel Macron au regard de l'absence de majorité à l'Assemblée. Le rapporteur général du budget à l'Assemblée, le centriste Charles de Courson, et le maire LR de Meaux Jean-François Copé ont notamment tous deux plaidé mercredi en ce sens.

"Si le gouvernement de Michel Barnier, est comme je le crois, censuré la semaine prochaine, alors oui, ce sujet va être posé sur la table et on ne va pas nous prendre par surprise", a martelé M. Bompard.

À la question "est-ce que vous avez un candidat ?", Manuel Bompard a répété qu'il lui est "évident que Jean-Luc Mélenchon est la personnalité la mieux placée" en cas de présidentielle anticipée. "Nous sommes prêts, en tout cas nous y travaillons", a-t-il ajouté.

LM avec AFP