Congrès du PS: un protocole d'accord entérine la victoire de Faure

Un moindre mal pour éviter une scission? La direction du Parti socialiste a annoncé qu'un protocole d'accord entre Olivier Faure, premier secrétaire sortant, et son rival à sa réélection, Nicolas Mayer-Rossignol, maire de Rouen, sera soumis aux délégués du Congrès du PS, qui se tient depuis ce vendredi à Marseille.
Selon la direction, le texte, rédigé après une nuit de négociations, entérine la réélection d'Olivier Faure et place son rival, Nicolas Mayer-Rossignol, sceptique vis-à-vis de l'alliance de gauche Nupes et qui contestait jusqu'à présent sa victoire, comme co-premier secrétaire délégué au côté de la maire de Nantes pro-Faure Johanna Rolland. De son côté, Hélène Geoffroy, chef de file des anti-Nupes, prendra la présidence du conseil national, le parlement du parti. Des ajustements à la marge étaient encore en discussion à midi, au deuxième jour du Congrès, au Palais du Pharo.
"Nous sommes prêts à un accord", à l'issue d'un "échange transparent et démocratique", a expliqué Nicolas Mayer-Rossignol à la presse, après l'avoir présenté à ses partisans.
Le maire de Rouen, critique sur l'alliance de gauche Nupes dont Olivier Faure est un artisan, a contesté pendant plusieurs jours la victoire du premier secrétaire sortant (avec officiellement 51,09%). Nicolas Mayer-Rossignol dit incarner une ligne centrale, moins pro-Nupes que ne l'est celle d'Olivier Faure. Il ne cache pas ses réticences vis-à-vis de LFI et d'un accord qui a déçu beaucoup de socialistes.
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Question d'organigramme
Les discussions concernaient notamment la proposition d'Olivier Faure d'intégrer ses rivaux dans l'équipe de direction, mais en reconnaissance de sa victoire.
"Il y a une architecture à construire dans le respect de ce que les militants ont exprimé", expliquait le chef des députés Boris Vallaud, c'est-à-dire un "équilibre des rapports de force" qui se traduit en "secrétaires nationaux thématiques" et dans "l'ordre dans l'organigramme".
A l'issue d'un premier vote sur le texte d'orientation, Olivier Faure avait obtenu 49% des voix et le maire de Rouen autour de 30%, devant une troisième candidate, la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy (autour de 20%). Les négociations se sont notamment débloquées lorsque cette dernière, qui n'avait pas pu se maintenir et avait décidé de soutenir Nicolas Mayer-Rossignol, a indiqué qu'elle ne souhaitait pas intégrer la direction, mais rester dans l'opposition.
"Ils assument d'être la minorité, mais ne sont plus avec Nicolas Mayer-Rossignol, ce qui change la donne" et le rapport de force, explique une proche d'Olivier Faure.
"Notre but, c'est de rassembler les gens et de ne pas les écraser", a expliqué cette même source, alors que la guerre intestine que se livrent les deux camps a fracturé le parti et dégradé l'image du PS, déjà fragilisé par l'échec historique de sa candidate à la présidentielle, Anne Hidalgo (1,7%).
Mais la proche du patron sortant du PS a souligné que chez les militants d'Olivier Faure, réunis vendredi soir, la tension avait été "forte", car ils étaient "remontés" après les accusations de fraudes dans le vote, formulées par Nicolas Mayer-Rossignol.