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Crise politique: "Les extrêmes sont incapables de se comporter comme des adultes"

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L’extrême droite et l’extrême gauche ont finalement fait alliance pour censurer le gouvernement. Rien ne semble les satisfaire et pour l’écrivain et éditeur Arthur Chevallier, c’est une preuve de leur amateurisme.

En France, les extrêmes ne gouvernent pas. Avec eux, c’est toujours la même histoire: ils sont incapables de se comporter comme des adultes. Ce qui les intéresse, c’est de faire gagner leur idéologie. Le problème, c’est que l’idéologie, par définition, on a chacun la nôtre. Gouverner, c’est le contraire: c’est faire des compromis.

Certes, il y a une extrême droite puissante depuis longtemps en France. Le parti s’est fait beaucoup entendre, mais toujours sans résultat. À la fin de la Première Guerre mondiale et dans les années 1920, il y a ce qu’on appelle les ligues nationalistes. Dans ces ligues, il y avait un peu de tout, des anciens combattants, des royalistes et aussi quelques fascistes.

Leur but, c’était renverser la République. Cette joyeuse bande d’andouilles tentera même de faire un coup d’État en marchant sur l’Assemblée. C’était le 6 février 1934. Alors, ça a échoué, mais c’est une date traumatisante. Finalement, l’extrême droite arrivera au pouvoir avec le maréchal Pétain en 1940. Mais au terme d’un coup d’État réussi. Des députés ont destitué le président de l’époque et donné les pleins pouvoirs au maréchal, mais en violant la constitution. Donc ce n’était pas démocratique.

Et l’extrême gauche?

Pas de coup d’État du côté de l'extrême gauche. Son principal représentant, c’était le Parti communiste français. Lui aussi a fait de belles performances. Il participe au gouvernement du Front populaire en 1936, mais avec les socialistes et les radicaux. Après la Seconde Guerre mondiale et dans les années 1950, c’est son âge d’or. Il représente à peu près un quart des suffrages.

Et pourtant, les communistes n’arriveront jamais au pouvoir seuls. Et à partir de l’élection de François Mitterrand en 1981, ses scores n’arrêteront plus de baisser. Ça ne sera plus qu’une force d’appoint, presque un parti décoratif.

Comment expliquer ce phénomène?

Il y a une certaine logique: pour remporter une élection, il faut convaincre plus de la moitié des gens. Sans compromis, c’est techniquement impossible. Les extrêmes, c’est un joueur qui n’arrive pas à gagner et qui du coup, essaye de changer les règles. Ils s’enferment dans leur caricature. Ils avaient l’occasion de se montrer responsables en votant le budget, mais non, ils ont préféré renverser le gouvernement pour le plaisir d’une mauvaise comédie.

Dans l’histoire de France, à la fin, c’est toujours le parti de l’ordre qui gagne. C’est-à-dire le parti qui est capable de dépasser les contradictions pour garantir la paix civile. Au fond, ce qu’on veut tous, c’est être avec sa famille et gagner de l’argent. Et pour ça, il faut du calme. Tant que les extrêmes n’ont pas compris que faire de la politique, c’était rassurer, ils n’arriveront à rien.

Arthur Chevallier