Elise Lucet fait passer des tests antidrogues à l’Assemblée, Yael Braun-Pivet recadre la journaliste

La journaliste Elise Lucet et la présidente de l'Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet. - Bertrand GUAY / AFP
Cocaïne, cannabis, ecstasys… La journaliste Elise Lucet s’est rendue dans la salle des Quatre Colonnes de l’Assemblée nationale pour faire passer des tests antidrogues aux députés qui souhaitent jouer le jeu. Le tout a été filmé pour l’émission Envoyé Spécial, qui sera diffusée jeudi 13 février sur France 2.
Dans un extrait publié sur X (Twitter), la présentatrice explique comment ces tests fonctionnent: “il suffit d’humidifier cette languette avec la salive et 10 minutes après, on sait si vous avez pris du cannabis, de la cocaïne, de l’héroïne, des amphétamines ou encore des ecstasys”. Plusieurs députés, dont les socialistes Ayda Hadizadeh et Olivier Faure, se sont ainsi prêtés au jeu.
"L'Assemblée n'est pas un théâtre"
Mais cette séquence n’a pas plu à tout le monde. La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, dénonce une “mise en scène”. “L’Assemblée nationale n’est pas un théâtre où l’on organise des mises en scène. J’ai tenu à rappeler fermement à Elise Lucet les règles qui s’appliquent aux journalistes accrédités à l’Assemblée nationale”, écrit-elle sur X.
La députée Horizons Naïma Moutchou, vice-présidente de l'Assemblée, est du même avis. Elle dénonce “une humiliation pour notre institution”, précisant que l’Assemblée nationale n’est pas “un décor de télé-réalité”.
La proposition d'Eric Piolle
La démarche d’Élise Lucet fait écho à la proposition polémique du maire de Grenoble de tester anonymement élus et ministres aux stupéfiants. En effet, sur RMC la semaine dernière, Eric Piolle expliquait vouloir "sortir de l'hypocrisie" et combattre le narcotrafic d'une autre manière qu'avec du "tout répressif".
"Vu la propagation de la drogue ces 30 dernières années dans toute la société française, il n'y a pas de raisons que les ministres, les cabinets ministériels et les parlementaires soient en dehors de cette vague", a assuré l'élu le 4 février sur RMC.
Pour lui, il s'agirait de "faire des tests salivaires, capillaires et d'urine à l'Assemblée et au Sénat, auprès des ministres, des élus et des personnels politiques. De façon anonyme, pour ne cibler aucune personne".
"Il faut se rappeler qu'il y a déjà eu des affaires de stups au Parlement. Ce serait bien de faire un point aujourd'hui. Ce serait un moyen de voir si le problème touche aussi les cercles de décisions, alors que ceux-ci sont censés lutter contre le trafic", avait-il précisé au Dauphiné Libéré.