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Des tests de drogue sur les ministres et députés? "C'est pour sortir de l'hypocrisie" défend Eric Piolle

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Le maire de Grenoble Eric Piolle propose de mettre en place des tests de dépistages anonymes pour les députés, sénateurs et ministres. Sur RMC, il explique vouloir ainsi "sortir de l'hypocrisie" et combattre le narcotrafic d'une autre manière qu'avec du "tout répressif".

Et si on testait tous les élus et les ministres aux stupéfiants? C'est la proposition du maire EELV de Grenoble Eric Piolle qui propose de faire passer anonymement des tests capillaires, salivaires, urinaires aux députés, aux sénateurs mais aussi aux ministres pour y déceler d'éventuelles traces de drogue.

Le maire de Grenoble en est persuadé: "Vu la propagation de la drogue ces 30 dernières années dans toute la société française, il n'y a pas de raisons que les ministres, les cabinets ministériels et les parlementaires soient en dehors de cette vague", assure l'élu ce mardi sur RMC et RMC Story.

Eric Piolle en veut pour preuve les conclusions d'une commission parlementaire de janvier dernier qui constate qu'il y a désormais des consommations autres que récréatives et addictives: "Il y a une forme de gestion du stress ou de maintien de la performance".

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LFI, Horizons, Renaissance, des cas de consommation dans de nombreux partis

"Je suis sûr que certains sont positifs alors qu'ils devraient montrer l'exemple et être sanctionnés", abonde Fabien Vanhemelryck, secrétaire général Alliance Police Nationale. "Il y a des partis comme La France insoumise qui se permettent tout et n'importe quoi", ajoute-t-il en référence au député LFI Andy Kerbrat qui avait été arrêté en flagrant délit d'achat de drogue, notamment de 3-MMC, et Louis Boyard qui a reconnu avoir vendu de la drogue.

Pourtant aucun parti ne serait en reste. Face au rythme effréné, certains consommerait de la cocaïne notamment: "Il y a des soirées où de la drogue circule. Comme il y a des dîners ou des fins de sessions parlementaires où il y a une consommation excessive d'alcool", dénonçait en janvier 2023 la députée Renaissance Caroline Janvier. L'ancien député Renaissance Emmanuel Pellerin avait lui reconnu avoir consommé de la cocaïne pendant son mandat (2022-2024).

De son côté, le Sénateur Joël Guerriau (Horizons) a été mis en examen pour tentative d'agression sexuelle sous soumission chimique sur la députée Sandrine Josso. Et en garde à vue, il avait été testé positif à de nombreuses drogues, notamment aux amphétamines, aux opiacés, au cannabis, à la cocaïne et MDMA.

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Des résultats "pour sortir de l'hypocrisie"

"Ce milieu-là n'est pas exclu, c'est aussi ce que disent les policiers quand ils observent les points de deal et voient toute la société française passer devant", poursuit Eric Piolle.

Mais que faire de ces résultats? "L'idée, c'est de sortir de l'hypocrisie, pas de cibler. Si on veut s'attaquer au narcotrafic, il faut poser un diagnostic franc", insiste le maire de Grenoble. "Nous avons un problème avec plus d'un million de consommateurs de cocaïne et plus de 5 millions de fumeurs de cannabis", poursuit-il déplorant l'échec général en matière de santé publique, de sécurité et d'utilisation des forces de l'ordre.

"Selon Roberto Saviano (écrivain italien auteur de Gomorra, ndlr), il doit y avoir en France comme en Italie des relais un peu corrompu dans certains milieux, judiciaires, policiers, élus. Je pense qu'on mesure mal l'ampleur de la gangrène et qu'il faut sortir du tout répressif des ministres de l'Intérieur qui s'en servent comme fond de commerce et politique", assure l'élu.

De son côté Eric Piolle s'est toujours dit pour une légalisation encadrée du cannabis et assure n'avoir jamais fumé ni de joint, ni même de cigarette. Et il est prêt à faire tester son Conseil municipal, ne doutant pas de voir des tests revenir positifs: "Il n'y aurait même pas de surprises", conclut-il assurant qu'il n'y aurait pas plus de consommateurs à gauche qu'à droite.

Guillaume Dussourt Journaliste BFMTV-RMC