Emeutes en Nouvelle-Calédonie: "Deux magasins sévèrement touchés" selon le PDG de Système U

Deux magasins "sévèrement touchés". C’est le bilan des émeutes qui ont eu lieu la nuit dernière en Nouvelle-Calédonie dressé par Dominique Schelcher, le PDG de Système U, ce mardi matin face à Apolline de Malherbe sur RMC-BFMTV.
"Avant de rentrer dans le studio, je viens de recevoir un message, a-t-il expliqué. On a deux magasins touchés cette nuit, assez sévèrement. J’attends plus d’informations. La nuit précédente, ça avait été. Mais cette nuit, on a deux magasins touchés. A priori, ça a l’air d’aller pour les équipes, mais je reste prudent à ce stade et j’en saurai plus tout à l’heure. Un magasin a été incendié et l’autre, il y a eu des pillages. J’attends plus d’informations de mes collègues et bien sûr, on pense à eux et on est en soutien."
Appel "au calme et à la raison"
Magasins détruits, maisons incendiées, tirs avec des armes de gros calibres: une violence "assez inouïe", selon les autorités, s'est déchaînée dans la nuit de lundi à mardi en Nouvelle-Calédonie, avant le vote des députés sur une révision constitutionnelle décriée par les indépendantistes.
Le président indépendantiste du gouvernement de ce territoire du Pacifique sud, Louis Mapou, a appelé dans un communiqué "au calme et à la raison". Un couvre-feu a été décrété pour la nuit de mardi à mercredi par le haut-commissariat de la République.
"Toutes les raisons des mécontentements, des frustrations et des colères ne sauraient justifier de mettre à mal ou de détruire ce que le pays a pu construire depuis des décennies et d'hypothéquer l'avenir", a-t-il ajouté.
Les premières altercations avec les forces de l'ordre ont commencé dans la journée de lundi, en marge d'une mobilisation indépendantiste contre la réforme constitutionnelle examinée à Paris à l'Assemblée nationale, qui vise à élargir le corps électoral aux élections provinciales, cruciales en Nouvelle-Calédonie. Les opposants critiquent un dégel qui risque de "minoriser encore plus le peuple autochtone kanak".
Le haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie Louis Le Franc a rapporté "des tirs tendus avec des armes de gros calibre, des carabines de grande chasse, sur les gendarmes" lors des violences sur la commune du Mont-Dore, au sud-est de Nouméa, au cours de la nuit de lundi à mardi.
36 gendarmes blessés, des émeutiers retranchés dans une usine
Dans les quartiers nord de Nouméa, le représentant de l'Etat a déploré "des destructions de commerces, de pharmacies et de domiciles".
"On a malheureusement pu constater des exfiltrations d'habitants de leur domicile pour qu'ensuite leur domicile soit brûlé", a ajouté Louis Le Franc lors d'une conférence de presse ce mardi.
"Nous avons été confrontés depuis plus de 24 heures à un vrai déchaînement de haine, un déferlement de jeunes souvent alcoolisés, manifestement manipulés et d'une violence assez inouÏe", a déploré le général Nicolas Matthéos, commandant de la gendarmerie de Nouvelle-Calédonie. Selon le haut-commissariat, 36 gendarmes ont été blessés et 48 personnes interpellées.
Dans la crainte d'un enlisement, le Raid, quatre escadrons de gendarmes mobiles et deux sections de la CRS 8, unité spécialisée dans la lutte contre les violences urbaines, ont été mobilisés. Quinze renforts du GIGN devaient être également envoyés à Nouméa.
Les autorités sont particulièrement concernées par une usine incendiée située à l'entrée de la ville et dans laquelle une trentaine d'émeutiers étaient retranchés mardi. "Nous leur demandons instamment de quitter les lieux, en raison du risque d'explosion imminent" de deux cuves d'hydrogène situées sur le site, a indiqué Louis Le Franc.
Les pompiers de Nouméa ont dit avoir reçu près de 1.500 appels dans la nuit de lundi à mardi et être intervenus sur environ 200 feux. Selon un regroupement patronal, une trentaine de commerces, d'usines et d'autres entreprises ont été incendiés.