RMC
Politique

Emmanuel Macron interviewé aux journaux de 13 heures lundi

Emmanuel Macron au sommet de la mer du Nord, en Belgique, le 24 avril 2023

Emmanuel Macron au sommet de la mer du Nord, en Belgique, le 24 avril 2023 - KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Le président de la République Emmanuel Macron donnera lundi une interview aux journaux de 13 heures sur TF1 et France 2, en direct de Nouméa.

Emmanuel Macron donnera lundi une interview aux journaux télévisés de 13 heures de TF1 et France 2, depuis Nouméa où il se trouve en déplacement, ont annoncé samedi les chaînes dans un communiqué. Cet entretien, aussi diffusé sur les chaînes LCI et Frane Info, intervient après le remaniement jeudi d'une partie du gouvernement, et après que le chef de l'État a dressé vendredi en préambule du Conseil des ministres un premier bilan des "100 jours" décrétés après la très contestée crise des retraites.

Le président doit s'envoler dimanche pour une semaine en Océanie, avec des étapes en Nouvelle-Calédonie, puis au Vanuatu et en Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il vient d'achever une longue séquence politique dans l'Hexagone, après avoir laissé planer plusieurs semaines durant le suspense sur le maintien à Matignon d"Élisabeth Borne, à qui il a finalement renouvelé "avec clarté" sa "confiance".

Après d'intenses tractations, Emmanuel Macron a également procédé à 11 changements dans l'équipe gouvernementale, avec l'entrée de huit nouveaux ministres et la promotion à l'Éducation de Gabriel Attal, qui aura à préparer la rentrée scolaire. L'occasion d'adresser vendredi une mise en garde à ses ministres, à qui il a demandé d'être "exemplaires" et surtout d'amener "de l'efficacité" plutôt que de "parler dans le poste". Car pour lui, "une bonne partie de la crise démocratique est liée au fait que les décisions n'arrivent pas suffisamment vite dans la vie de nos compatriotes".

La fin des "100 jours"

Sur les "100 jours", censés ramener "l'apaisement" dans le pays après la crise des retraites, le chef de l'État a dessiné un bilan positif de plusieurs grands axes comme le travail, l'ordre républicain ou les services publics. Avec un "cap clair" en filigrane, affirme-t-il, "celui de l'indépendance du pays", déclinant ainsi son mantra autour de la souveraineté de la France.

Mais il a aussi été confronté fin juin - début juillet à plusieurs nuits d'émeutes urbaines, consécutives à la mort du jeune Nahel tué par un policier à Nanterre. En la matière, M. Macron a renouvelé sa promesse d'apporter "des réponses en profondeur", en renvoyant à la rentrée.

Pour Benjamin Morel, maitre de conférence en Droit public à l'Université Paris-Panthéon-Assas, cette prise de parole peut être une opportunité stratégique pour le chef de l'État : "Faire le bilan des 100 jours au moment où tout le monde s'en fiche, c'est une façon de dire qu'on a rempli le contrat mais sans que ça ait beaucoup de conséquences. Les 100 jours étaient une façon de diluer le problème. Mais 100 jours plus tard, il faut tracer un bilan et comme il n'y a pas grand chose à tracer en terme de perspectives et de bilan, ça tombe en plein milieu de l'été et c'est tant mieux."

>>> Toute l’actualité politique est à retrouver sur le site et l’application RMC

Un dernier Conseil des ministres avant la pause estivale

Alors que se profile la coupure estivale, et un dernier Conseil des ministres mercredi en visio-conférence avant le retour de cet exercice le 23 août, l'exécutif doit encore mettre la dernière touche à la présentation de sa "planification écologique", qui sera dévoilée à la fin du mois d'août.

Pour le professeur de communication politique à SciencesPo Paris, Philippe Moreau-Chevrolet, Emmanuel Macron "a le choix entre trois axes" pour sa prise de parole : "expliquer les émeutes et en quoi il a compris la gravité et comment il compte en sortir ; faire un bilan auto-satisfait de son action, expliquer en quoi il a fait de meilleurs choix de ministres pour l'avenir et redonner du positif ; ou prendre de la hauteur, en plein mois de juillet, déliver un axe très général sur l'indépendance du pays, comme il l'a fait lors de son intervention en Conseil des ministres."

Mais le principal défi qui s'annonce est l'élaboration du budget, un défi autant technique que politique. Le président a déjà prévenu qu'en matière de finances publiques, le "cadre" serait "exigeant" et que prévaudrait "l'ordre".

Il rejoindrait ainsi une demande forte des Républicains, groupe pivot à l'Assemblée où l'exécutif ne dispose pas d'une majorité absolue. Car les LR font déjà planer le spectre d'une motion de censure susceptible de renverser le gouvernement s'ils considéraient le budget trop laxiste.

MM avec AFP et RMC