Emeutes: au-delà des reconstructions, le maire de Viry-Chatillon appelle à une politique de fond

C'est le début de l’examen du projet de loi Reconstruction au Sénat ce mardi, à 10h30. Il doit permettre d’accélérer la reconstruction des bâtiments détruits lors des violences urbaines.
Mais certains élus regrettent qu’on se concentre sur le matériel et que les problèmes de fond tels que l'accès aux services publics, les relations entre les jeunes et la police notamment, ne soient pas traités.
Selon le ministre de la Cohésion des territoires, Christophe Béchu, un total de 500 communes ont été touchées "à un titre ou un autre" par les émeutes, avec 700 bâtiments ayant subi des "dégâts très substantiels" et une cinquantaine ayant été "complètement démolis".
À chaque déplacement, le maire de Viry-Châtillon (Essonne) Jean-Marie Vilain constate avec désarroi les dégâts. Le goudron a notamment été détérioré par les quelque 160 poubelles brûlées. “Il y en a pour près de 250.000 euros de travaux”, estime l’édile. La loi permettra aussi de réparer au plus vite le seul distributeur du quartier de la Plaine qui a été cassé.
“Ça va nous permettre plus de facilités au niveau des appels d’offres. Les habitants en ont besoin”, appuie-t-il.
Une politique sociale à mener
Mais ce maire centriste estime qu'il y a aussi d'autres priorités à traiter. “Je crois qu’il faut qu’on respecte les gens qui habitent dans ces quartiers pour éviter justement que leurs enfants ne deviennent des jeunes qui sont un peu désoeuvrés. La disparition des services publics, c’est réellement un élément important”, pointe-t-il.
Le constat est partagé à la maison de quartier, la MJC Passerelle, collée au distributeur hors service. Les encadrants regrettent que les problèmes de fond n'aient toujours pas été débattus.
“Le problème de l’éducation à l'école, c'est une urgence”, indique la responsable famille de la MJC. “On est tous en sous-effectif dans les centres sociaux. Donc ça va être peut-être 10 ou 20% des jeunes qui sont en grande difficulté dont on va réussir à s’occuper”, ajoute un animateur.
Installer des caméras de vidéosurveillance ou bien employer un travailleur social, il faut choisir, conclut l'un d'eux.